« Cette nouvelle n’a rien de rassurant. Quel message veut envoyer la direction aux employé-es ? Veut-elle les mettre devant le fait accompli ? Il est incompréhensible de voir la direction s’acharner à vouloir vendre un patrimoine appartenant à tous les Canadiens et Canadiennes, alors que le gouvernement a promis de réinjecter de l’argent dans les caisses de Radio-Canada lors du prochain budget », dénonce la présidente du SCRC, Johanne Hémond.
Selon les évaluations de la Ville de Montréal, la valeur de la transaction pourrait tourner autour de 100 millions de dollars. Mettre en vente le terrain et la bâtisse, alors que l’employeur garde toujours la possibilité de reconstruire de nouvelles installations sur le site même, témoigne d’une totale improvisation et d’un manque de vision.
Mis à part les préoccupations d’espace, la direction de Radio-Canada n’offre aucun aperçu de sa vision d’avenir. Nous sommes ouverts au virage numérique, mais ce n’est pas une formule magique. Quel est le plan ? La vision ? La stratégie de ce virage numérique ? C’est ce qui manque cruellement au Plan 20/20 du président Hubert T. Lacroix.
Le SCRC demande à la direction de suspendre toute action liée à la vente de la Maison de Radio-Canada. Nous tenons à rappeler qu’en vertu de l’article 48 de la Loi sur la radiodiffusion : « La Société ne peut, sans l’agrément du gouverneur en conseil [c’est-à-dire, le conseil des ministres], contracter de quelque manière que ce soit en vue de l’acquisition de biens immeubles ou de l’aliénation de biens meubles ou immeubles — sauf les matériaux ou sujets d’émission et les droits y afférents — ni conclure, pour l’utilisation ou l’occupation de biens immeubles, de bail ou d’autre forme d’accord, lorsque la somme en jeu dépasse quatre millions de dollars ou le montant supérieur prévu par décret du gouverneur en conseil. »
Il est donc du devoir du gouvernement fédéral de prendre les dispositions nécessaires pour que cette transaction n’ait pas lieu.