À l’aube du budget 2021, les maisons d’hébergement de la FMHF lancent un signal d’alarme. Alors qu’elles n’ont reçu que le quart de leurs demandes, la FMHF évalue un manque à gagner de 30 millions de dollars pour consolider adéquatement son réseau. Les efforts consentis lors du dernier budget Girard ne permettent toujours pas de répondre à l’ensemble de leurs besoins de plus en plus complexes.
Les récents féminicides mettent en lumière une brutale réalité. Les femmes continuent de mourir parce qu’elles sont des femmes. Au-delà du contexte conjugal, combien de femmes sont en danger au sein même de leur famille, de leur travail, dans leur logement ou dans la rue ?
C’est ce qu’observent les maisons membres de la FMHF, qui accueillent quotidiennement des femmes ayant vécu de la violence conjugale, familiale, de la traite, de l’exploitation sexuelle ou encore des violences basées sur l’honneur.
En 2019/2020, les membres de la FMHF ont soutenu entre autres près de 300 femmes ayant vécu une tentative de meurtre, plus de 30 % de femmes ayant subi du harcèlement, et plus de 20% ayant reçu des menaces de mort. Ce sont des femmes qui ont fui la violence et sont en instabilité résidentielle, dont 50 % d’entre elles le demeurent lorsqu’elles quittent les maisons, les plaçant à nouveau en danger et à risque de féminicide.
À la lumière de ces données alarmantes, la FMHF diffuse une série de capsules de sensibilisation en cette journée symbolique. Trois capsules dévoileront les témoignages de femmes aux parcours différents mais au message unique : donnons les moyens aux maisons de répondre aux besoins de sécurité de toutes les femmes violentées et de leurs enfants.
Rappelons que les maisons membres de la FMHF refusent chaque année en moyenne près de 10 000 demandes d’hébergement faute de places disponibles au moment de l’appel. Malgré nos efforts à répondre au meilleur de nos capacités, chaque refus place les femmes et leurs enfants en danger : les renvoie-t-on vers un conjoint violent, un propriétaire agresseur, ou dans la rue ?
Le gouvernement doit prendre la mesure du problème et agir en conséquence pour protéger les femmes et les enfants.
Elles ont dit :
« Le gouvernement dit avoir pris la mesure du problème ? On se questionne. Nous avons reçu seulement le quart de nos demandes et estimons nos besoins manquant à 30 millions de dollars. Il faut continuer de consolider les maisons d’hébergement tout en se donnant les moyens de développer le réseau pour soutenir davantage de femmes violentées. Assurer un filet de sécurité optimal pour toutes les femmes permet de prévenir les féminicides. » - Manon Monastesse, directrice et porte-parole de la FMHF
« Les maisons sont des actrices incontournables de la sécurité physique et psychologique des femmes violentées. Pour accomplir notre mission, nous devons avoir les moyens de répondre à l’ensemble de leurs besoins, qu’elles soient victime de violence conjugale, familiale, exploitation sexuelle, violence basée sur l’honneur, en instabilité résidentielle et autres. On doit répondre aux besoins de chaque femme en danger qui nous appelle. Leur sécurité n’a pas de prix ! » - Danielle Mongeau, présidente de la FMHF
« Je suis sensible à la dure réalité des femmes victimes de violence. Les femmes peuvent compter sur l’aide d’organisations telle que la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes qui ont à cœur de les aider. Toutefois, depuis l’arrivée de la CAQ au pouvoir, aucune nouvelle place en maison d’hébergement pour femme victime de violence n’a été créée. Ce sont les faits et c’est consternant. Avec la situation pandémique actuelle et la série de drames meurtriers qui ont déferlé dans les dernières semaines, plus que jamais, il est essentiel de répondre positivement aux demandes des organismes qui aident ces femmes, mais également leurs enfants. Elles ont besoin de savoir que nous sommes là pour elles et c’est pour cela que nous devons agir, dès maintenant ! » - Isabelle Melançon, députée du Parti libéral du Québec et porte-parole de l’opposition officielle en matière de Condition féminine
« On a entendu beaucoup de belles paroles de compassion de ce gouvernement envers les femmes, mais on attend toujours qu’ils investissent dans l’augmentation des services, entre autres pour offrir des lieux d’hébergement sécuritaires. Jusqu’à maintenant la CAQ s’est contentée d’empêcher les bris de services, alors que la demande continue d’augmenter. » - Christine Labrie, députée du parti Québec solidaire, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de condition féminine.
« Cette vague de féminicides des dernières semaines nous pousse à lancer un cri du cœur au gouvernement pour qu’il finance massivement les organismes qui œuvrent auprès des femmes. Les maisons d’hébergement sont sous-financées depuis trop longtemps, ce qui les force à refuser des milliers de demandes chaque année. Elles réclament un rehaussement du financement à la mission, et les moyens qu’il faut pour créer de nouvelles places. Ces organismes ont l’expertise nécessaire pour éviter d’autres féminicides ; cessons les discours d’intention et donnons-leur enfin les moyens financiers d’assurer la sécurité des femmes violentées et de leurs enfants, et ce, partout au Québec. » - Méganne Perry-Mélançon, députée du Parti québécois, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de condition féminine.
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