« Mieux vaut tard que jamais comme le dit le proverbe ! Nous sommes soulagés de constater que le gouvernement fédéral prend enfin au sérieux les demandes maintes fois exprimées par les acteurs du secteur de la forêt au Québec. Il faudra demeurer vigilant cependant afin de s’assurer que les mesures répondent aux besoins et s’arriment bien avec celles de Québec », a commenté M. Gagné.
Le syndicat Unifor qui représente plus de 23 000 membres dans le secteur de la forêt et de la transformation du bois, dont plus de 12 000 au Québec, réclame depuis des mois des mesures concrètes et une action énergique du gouvernement libéral fédéral afin de défendre les emplois et les communautés qui dépendent de cette industrie.
Un soutien aux travailleuses et travailleurs à surveiller
Un programme spécifique d’aide aux travailleurs afin d’assurer le maintien de la main d’œuvre en région est particulièrement bienvenu puisqu’il constitue un élément majeur dans l’équation. « Lors des derniers conflits sur le bois d’œuvre, on a vu la main d’œuvre spécialisée quitter certaines régions rendant quasi impossibles quelques projets de relance que ce soit. C’est ce que nous devons éviter à tout prix. Il faudra donc s’assurer d’avoir des mécanismes de contrôle à cet égard afin de s’ajuster rapidement », a expliqué M. Gagné.
Aide à l’industrie
Au niveau des mesures destinées à l’industrie, le syndicat salue le programme de garanties de prêt qui était vital pour éviter des fermetures. Il faudra aussi que le gouvernement ait des antennes afin de réagir rapidement à d’autres répercussions négatives que pourrait avoir ce conflit.
Le syndicat prend note que d’autres sommes pourraient s’ajouter, car pour ce qui est du programme à l’innovation, il apparaît que « 160 millions de dollars, c’est peu quand on prend en compte que la modification d’une seule installation peut souvent se chiffrer à des dizaines de millions de dollars. L’industrie de la forêt compte 200 000 emplois - dont 60 000 au Québec - soit 60 % de plus que le secteur automobile, deux fois plus que le secteur de l’énergie (pétrole et gaz) et trois fois plus que le secteur minier. « Le gouvernement fédéral se doit de soutenir cette économique en conséquence », a indiqué le dirigeant syndical.
Négociation avec les États-Unis
Unifor-Québec souhaite aussi que les intérêts québécois soient davantage défendus dans la négociation de l’accord sur le bois d’œuvre avec les États-Unis. « On comprend que la donne n’est pas évidente avec l’administration Trump, mais tout de même, on doit se montrer davantage proactif notamment sur le cas du Québec. Les attaques des Américains quant au prix du bois ne tiennent pas la route en raison de notre régime forestier, et ça, le fédéral doit le clamer haut et fort », a indiqué le dirigeant syndical.
Rappelons en effet que les Américains imposent des droits en moyenne de près de 20 % en prétendant que notre bois serait vendu en dessous de la valeur marchande. Sachant que le régime forestier québécois fixe le prix de la fibre à partir d’une mise aux enchères publique, la prétention américaine est absolument erronée. Le syndicat rappelle aussi que d’autres droits seront imposés au mois de juin en tant que pénalité pour dumping. « Nos usines vont avoir de nouveaux coûts à absorber. À un moment donné, quand on vend du bois à perte, il ne faut pas être devin pour prédire ce qui arrivera », a déploré le directeur québécois.
Les actions d’Unifor
Au Québec, Unifor travaille en étroite collaboration avec la table des partenaires pour la forêt depuis des mois déjà afin de mettre en place des mesures et des actions pour contrer autant que faire se peut les impacts négatifs de ce nouveau conflit sur le bois d’œuvre.
Parallèlement, le syndicat mène aussi une campagne de pression pancanadienne. Il a d’ailleurs tenu une semaine intensive de lobby à Ottawa en mars dernier. L’un des prochains événements de cette campagne est une journée d’action nationale qui sera tenue le 19 juin, alors que d’un océan à l’autre, des activités sont organisées dans plusieurs régions qui sont à risque d’être affectées par le conflit. Au Québec, des rassemblements sont pressentis dans les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de l’Abitibi-Témiscamingue et de la Côte-Nord.
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