« Il y n’a rien de global ou de progressiste dans cet accord, c’est la version 2.0 du PTP avec un zéro en plus, a déclaré Jerry Dias, président national d’Unifor. La hâte du gouvernement de vouloir paraître comme un partisan du libre-échange a mené à la signature d’un accord régressif qui va encore une fois nuire aux travailleuses et travailleurs canadiens. »
Aujourd’hui au Chili, des représentants de 11 pays signataires, y compris le ministre canadien du Commerce international, François-Philippe Champagne, ont signé l’accord en dépit, entre autres, des sérieuses préoccupations soulevées par les secteurs de l’automobile, de la foresterie et des produits laitiers du Canada, de l’inclusion des droits spéciaux accordés aux investisseurs de contester des politiques publiques et l’absence de droits significatifs pour les travailleurs.
Les principales préoccupations portent notamment sur le fait que les nouvelles règles du PTP vont agir comme mesures dissuasives pour les Japonais et d’autres fabricants étrangers d’automobiles d’investir au Canada. Une lettre d’accompagnement signée entre le Canada et le Japon s’assure que les exportations d’automobiles du Canada ne soient pas traitées moins favorablement par le Japon que par d’autres partenaires commerciaux, alors que le Japon fait partie des marchés les plus près dans le monde pour les importations d’automobiles.
« Les fabricants d’automobiles japonais vont célébrer aujourd’hui et ils vont célébrer pendant longtemps encore, a déclaré Jerry Dias. Il est stupéfiant que le Canada établisse un précédent en signant un accord qui nuit à d’importants secteurs, dont celui de l’automobile, tout en continuant simultanément à négocier l’ALENA. »
En 2017, le Canada a exporté près de 42 millions de dollars de véhicules et de pièces au Japon, alors que le Japon en a exportés plus de six milliards de dollars.
En matière de droits des travailleurs, le nouveau PTP n’apporte pas de progrès significatif pour s’assurer que ces droits sont respectés et appliqués. Le chapitre sur les travailleurs est essentiellement le même que celui de l’accord initial, dont les modalités découlent du modèle américain initial négocié. Ces modalités ont été testées dans d’autres traités commerciaux mondiaux et ont montré leur inefficacité à résoudre les violations des droits des travailleurs.
Unifor est décidé à lutter contre la ratification du PTPGP. Au cours des prochaines semaines, le syndicat va mobiliser les travailleurs au pays pour qu’ils s’opposent agressivement à cet accord, et il va faire du lobbying actif auprès des députés pour voter contre sa mise en œuvre.
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