Cette entente, qui a été soumise à l’appréciation des 5700 membres de l’association, a été rejetée par environ les deux tiers des personnes qui ont pris part au vote. Il s’agit là, à n’en point douter, d’une rebuffade sérieuse.
Retour sur l’histoire récente
Après être parvenu à imposer un maigre 6% d’augmentation salariale paramétrique, pour la période allant de mars 2020 à mars 2023, aux syndiqué.e.s des secteurs public et parapublic et souhaitant vivement plafonner pour les cinq prochaines années cette augmentation salariale dans un pourcentage très en deçà de l’inflation, le gouvernement de François Legault n’a plus le choix… chose certaine il doit réviser à la hausse son offre de décembre 2022 à ses salarié.e.s syndiqué.e.s et il doit également décider s’il fera de même pour les policières et les policiers. De combien au juste ? Là est la question comme dirait l’Autre.
Un gouvernement négligeant et maladroit
Le gouvernement Legault a tellement été négligeant et maladroit au cours des dernières années. Il a laissé les problèmes s’amplifier en s’imaginant que son non-interventionnisme en certaines matières était la seule voie à emprunter. Disons-le, ce gouvernement s’est montré aveugle et sourd devant les problèmes environnementaux et sociaux. Il n’a pas voulu entendre ces voix que se sont élevées pour dénoncer son incurie et son refus de s’attaquer à la crise écologique, à la crise du logement et également à la sous-rémunération de ses salarié.e.s syndiqué.e.s.
De plus, dans un contexte qui annonce, selon François Legault, un ralentissement économique, le premier ministre caquiste a permis aux député.e.s de l’Assemblée nationale de s’auto-accorder une augmentation salariale de 30% accompagnée d’une clause qui les protège de l’inflation. Quelle maladresse ! Quelle grande maladresse !
Une rémunération concurrentielle : vraiment ?
Le gouvernement Legault prétend offrir une rémunération concurrentielle à ses salarié.e.s syndiqué.e.s sans jamais montrer les fameuses études sur lesquelles il affirme s’appuyer. Jusqu’à maintenant les études de l’Institut de la statistique du Québec démontrent plutôt qu’il y a un retard très prononcé entre les salarié.e.s syndiqué.e.s de l’administration publique avec les autres secteurs publics. De plus, il y a en ce moment plusieurs centaines de milliers de salarié.e.s syndiqué.e.s qui se disent pourquoi ce qui est bon pour « pitou » (30%) ne serait pas bon pour « minou »… Il ne saurait faire de doute que les demandes de hausses salariales des employé.e.s de l’État sont pleinement justifiées.
Un gouvernement qui ment et qui veut répéter son exploit de 2022
Dans la présente ronde de négociation, le gouvernement Legault donne l’impression qu’il veut conclure à très court terme une entente avec au moins une organisation syndicale (la FAE ou la FIQ de préférence) pour ensuite l’imposer aux autres organisations, comme il est parvenu à le faire en 2022. Rappelons qu’à l’époque, le gouvernement avait d’abord conclu une entente de principe avec la FIQ (entente qui a été dès sa présentation rejetée par les délégué.e.s ). La FAE s’était ensuite laissée enchanter et berner par les paroles mystificatrices du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge. Ce dernier osait affirmer que l’entente qui allait s’appliquer en enseignement préscolaire, élémentaire et secondaire, s’accompagnait d’une augmentation salariale de plusieurs milliards de dollars. Le président de la FAE de l’époque, Sylvain Malette, à l’instar du ministre, confondait lui aussi augmentation de salaire et progression dans les échelons. Il avait même osé affirmer que certains de ses membres profiteraient d’une augmentation salariale de 30% sur trois ans. Récemment, le premier ministre du Québec, François Legault, a prétendu mensongèrement, sur les ondes d’Ici Radio-Canada Première, que son gouvernement avait donné « 18% » d’augmentation salariale aux enseignant.e.s.
Un gouvernement qui vise uniquement le bonheur pour quelques-uns.
Ce gouvernement en est un de comptables à la vision étroite, bornée et chiffrée. Il ne tient pas compte de la réalité quotidienne des conséquences de ses politiques sur des centaines de milliers de personnes. Il ne semble pas être porté par l’idée que ses décisions doivent viser le bonheur du plus grand nombre.
La voie du choix des « maux »
Le gouvernement Legault aura de plus en plus à constater que certains de ses choix étatiques sont, dans certains cas, utiles et dans d’autres cas nuisibles. Décidément, ce gouvernement met tout en œuvre pour s’inscrire dans une seule voie : la voie du choix des « maux » à gérer.
Yvan Perrier
17 septembre 2023
11h15
yvan_perrier@hotmail.com
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