Car comment peut-on aujourd’hui faire abstraction des faits suivants ?
1) Le coût du pétrole qui augmente rapidement et qui rend impossible la prévision des coûts des nombreuses infrastructures requises pour ouvrir ce nouveau territoire, nécessairement extrêmement dispendieuses ;
2) la récession mondiale étroitement liée au pic du pétrole imminent (si pas déjà réalisé), avec la chute de la consommation et l’effondrement de la demande en minerais ;
3) l’aggravation du dérèglement des systèmes de maintien de la vie sur la planète par la perturbation d’une si vaste région.
Le premier ministre n’a pas encore dévoilé l’échéancier du projet. Mais il est évident que les premiers investissements viendront du gouvernement pour l’aménagement des infrastructures qui permettront aux diverses entreprises minières de s’installer pour leur exploitation. Pendant quelques années, le gouvernement aura besoin de beaucoup d’argent qu’il trouvera en effectuant d’autres coupures dans les services à la population. Alors que déjà se profilent à l’horizon proche d’importantes augmentations du coût de la vie – aliments, chauffage, déplacements, etc. en même temps qu’un chômage croissant.
Nous ne sommes plus à l’ère d’un développement tous azimuts. Au contraire, alors que notre système économique prédateur est en voie de tuer la vie sur la planète et qu’il compromet l’avenir de nos enfants, il faut prendre d’urgence des mesures pour diminuer notre empreinte écologique et trouver les moyens de vivre autrement qu’en consommant toujours davantage.
Serge Mongeau, écrivain
Mouvement québécois pour une
décroissance conviviale