Le gouvernement a adopté une nouvelle constitution qui affirme que « l’État a pour objectif de réaliser la justice sociale, le développement durable, l’équilibre entre les régions et une exploitation rationnelle des richesses nationales en se référant aux indicateurs de développement et en se basant sur le principe de discrimination positive… ». Mais sur le terrain, qu’est-ce qui se passe ? Les inégalités régionales se sont creusées, le chômage a doublé de volume, en particulier parmi les diplômés qui constituent désormais le tiers des chômeurs. L’enseignement supérieur, naguère fleuron du pays n’est plus ce qu’il était : baisse vertigineuse de la qualité de l’enseignement, raréfaction des débouchés, absence de vision réformatrice.
Plus grave est la perpétuation du modèle de développement des années Ben Ali dont l’échec est avéré. Le droit au travail et l’égalité régionale peuvent êtres gravés dans le marbre de la loi fondamentale, les chômeurs et les laissés-pour-compte ne voient rien venir. Comment s’étonner dès lors de réédition des mêmes mots d’ordre de la Révolution par les mêmes insurgés d’hier ?
Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (extrait du bulletin du CRLDHT, janvier-février 2016)