« Les 23, 24 et 25 décembre derniers, le syndicat a choisi de suspendre les trois jours de grève qui étaient prévus, en signe de bonne foi et pour donner une chance à la négociation en 2017. Aujourd’hui, on constate que l’employeur n’a aucune intention de modifier sa position. Il va nous trouver lassants, parce qu’on a la ferme intention d’améliorer notre sort et qu’on va tout faire dans ce sens-là », souligne le représentant du secteur des centres d’hébergement privés pour aîné-es, (FSSS-CSN), Gilles Gagné.
« Trouvez-vous ça raisonnable vous autres que des serveuses, des préposé-es au ménage, des aides-cuisiniers soient payés 12,07 $ l’heure après 15 ans de service ? C’est le cas au Manoir Sully, et non, ce n’est pas normal. On va donc se battre jusqu’au bout pour que des travailleuses et des travailleurs qui ont amplement démontré leurs compétences et leur dévouement durant de nombreuses années soient enfin respectés », renchérit le vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Denis Bertrand.
Rappelons que les plus bas salarié-es du Manoir Sully ne demandent que 13,20 $ l’heure d’ici 2018. C’est également dans cette résidence que le représentant patronal à la table des négociations, Marc-André Boivin, a agi comme briseur de grève et bousculé un conseiller syndical qui l’a pris sur le fait.
« Malgré le fait que d’autres résidences se soient dissociées des gestes de Marc-André Boivin, le Manoir Sully et les Bâtisseurs continuent à accorder encore leur confiance à cette personne. L’employeur semble vouloir conserver la ligne dure et refuse de mettre de l’eau dans son vin », dénonce pour sa part la présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, Ann Gingras.
« Le Groupe des Bâtisseurs vient d’annoncer un chantier de six millions de dollars pour agrandir la résidence. Il a les moyens de mieux rémunérer ses employé-es. Il devrait prendre l’exemple sur plusieurs résidences indépendantes qui, elles, ont choisi de s’entendre avec leurs travailleuses et leurs travailleurs syndiqués. Mais il préfère l’option du cheap labor. Inutile de vous dire qu’à la CSN, ça ne passe pas. On va être derrière ces salarié-es tout au long de cette bataille », conclut-elle.