« C’est une occasion unique de rencontrer les dirigeantes et dirigeants de nos sections locales. Et comme nous sommes en plus petits groupes que lors de nos réunions et congrès, cela favorise la discussion et les échanges. Nous en profitons aussi pour faire le point sur les dossiers chauds », a expliqué M. Gagné.
ALÉNA : des négociations difficiles
À la veille de la 7e ronde de négociation qui débute cette semaine à Mexico, Unifor est toujours aussi inquiet quant à l’évolution des discussions. L’annonce de l’adhésion récente du Canada à l’Accord de partenariat trans-pacifique (PTP) suscite de nombreuses interrogations. « Même si le contenu exact n’est pas connu, ce que nous en entendons n’est pas sécurisant. Négocier des accords commerciaux internationaux, c’est un peu comme la négociation d’un contrat modèle. Si on concède d’un côté, il faudra le donner aux autres. Le gouvernement Trudeau a promis de négocier des accords commerciaux progressistes, mais là on se questionne sérieusement », a indiqué le dirigeant d’Unifor. Les dirigeants d’Unifor dont le président national Jerry Dias et Renaud Gagné, participent aux rondes de négociation à l’invitation du gouvernement fédéral. « L’ALÉNA dans son état actuel n’est pas un bon accord. Il faut que des dispositions efficaces soient incluses pour la défense des droits du travail. Il nous faut aussi un bon dispositif de résolution des conflits », a expliqué M. Gagné.
« Pensons aux récentes querelles avec les Américains qui imposent des taxes exorbitantes comme ils l’ont fait avec la CSeries avant de finalement reculer. Mais ils les ont conservées sur le bois d’œuvre, le papier surcalandré et le papier journal, cela démontre bien que nous avons besoin de clauses béton qui assurent une impartialité dans la résolution des conflits commerciaux », a expliqué M. Gagné.
2018 : une année électorale
Les dirigeantes et dirigeants d’Unifor profitent aussi de la rencontre pour discuter des prochaines élections québécoises qui se tiendront à l’automne. Lors de leur dernière réunion du Conseil québécois en novembre dernier, les membres ont pu contribuer au processus de création de la plate-forme d’Unifor. Des équipes de militantes et militants seront mises en place partout au Québec afin d’aller à la rencontre des candidates et candidats des différents partis politiques et présenter ces revendications.
Au menu de cette plate-forme, nous retrouvons plusieurs revendications axées sur l’amélioration des conditions de vie et de travail de l’ensemble de la population notamment par la bonification des normes du travail, le renforcement de la loi en matière de santé et sécurité, l’amélioration du régime public de retraite, de meilleures dispositions en matière de syndicalisation et plus de mordant pour les dispositions anti-briseurs de grève, de l’investissement massif dans les services publics et une bonification de la formation tout au long de la vie. Les autres sujets concernés par les revendications portent sur la protection de l’emploi et de l’économie, des mesures pour assurer une société plus juste et égalitaire, la protection de l’environnement, la mise en place de mesures transitoires pour les emplois perdus dans la lutte aux changements climatiques, de meilleurs mécanismes pour protéger la langue française, un canal de communication afin d’assurer un dialogue entre les gouvernements et la société civile dont les syndicats et plusieurs revendications sectorielles : aérospatial, automobile, forestier, médias et transport.
Dossiers régionaux
Le dossier des eaux Eska a malheureusement un air de déjà vu puisque l’année dernière pratiquement à la même date, le syndicat déplorait la décision de l’entreprise de déménager l’embouteillage de l’eau gazéifiée en bouteille de verre à l’extérieur de la région. Malgré la signature de plus de 7000 personnes, la pétition déposée à l’Assemblée nationale n’a pu ramener les choses en arrière. « Et voilà que cette année, on nous annonce que ce sont les contenants de 18 litres qui seront embouteillés à Montréal. C’est exactement ce que l’on prédisait l’an dernier, en ouvrant une première brèche et en permettant une première transformation pour l’eau gazéifiée à l’extérieur de la région, il y a un risque que d’autres produits soient aussi exportés comme c’est le cas avec les contenants de 18 litres. Qu’est-ce que ce sera demain », a questionné M. Gagné. Unifor appelle à une mobilisation régionale afin que tous se rallient et protègent les emplois, et ce, malgré la campagne de charme menée par l’employeur. « Ils tentent de nous faire croire que d’exporter des lignes de production à l’extérieur de la région, c’est aussi consolider les emplois de Saint-Mathieu, ça n’a pas de sens », a indiqué le dirigeant syndical.
Toujours en attente pour l’usine de Lebel-sur-Quévillon
Un mot sur l’usine de Lebel-sur-Quévillon pour laquelle Unifor s’attend toujours à un redémarrage. « Nous savons que les embûches sont nombreuses, mais qu’elles se résolvent aussi une à une. Nous espérons que tous les intervenants que ce soit le promoteur ou le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs puissent dénouer les problèmes pour en arriver à une reprise », a indiqué M. Gagné.
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