M. Perron a exprimé son inquiétude en lien avec la mise sur pied de la Commission de révision permanente des programmes dont l’objectif est de dégager des économies de 3,2 milliards $ dès 2015. Le SPGQ ne s’oppose pas à l’imposition d’un cran d’arrêt aux dépenses de l’État et à un émondage ciblé, lorsque cela est justifié. « Nous redoutons fortement l’imminence d’une coupe à blanc dans les programmes gouvernementaux et dans les emplois professionnels, ce qui, en région, pourrait accentuer l’exode vers les grands centres. Pourtant, nos professionnels sont en première ligne lorsque frappe un sinistre comme la tempête tropicale Arthur qui a fait de dégâts importants en Gaspésie », affirme le président du SPGQ.
À cet effet, en juin dernier, le SPGQ s’inquiétait publiquement que la fermeture des directions régionales du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) ne soit qu’une première étape menant à l’abolition des directions régionales d’autres ministères et organismes. Les craintes du SPGQ se sont confirmées avec l’annonce de coupes dans le secteur de la faune et de la forêt.
En août 2014, la tronçonneuse gouvernementale s’est abattue sur le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Parmi les 54 mises à pied, 36 sont prévues pour les membres du SPGQ (17 agents de protection de la faune, 17 biologistes et 2 agents de recherche et de planification socio-économique). Ce geste privera le Québec d’une expertise scientifique en matière de gestion de la faune.
Auparavant, la hache gouvernementale s’est abattue sur le Programme de création d’emplois en forêt (PCEF) dont le financement dégringolera de 15 à 6 millions $. « Le PCEF avait pourtant permis de créer 845 emplois en aménagement forestier au cours de l’année 2012-2013, dont de nombreux emplois en Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, une région durement touchée par la crise forestière », dénonce M. Perron. Selon lui, le gouvernement doit poser des gestes concrets et démontrer la sensibilité qu’il accorde à l’importance à la présence et à la pérennité de la fonction publique en Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, tout en permettant à cette région de conserver des emplois de qualité.
Le Rendez-vous national de la forêt québécoise a aussi écopé. Ce rassemblement sans précédent des acteurs du monde forestier a pour objectifs, notamment, de dégager un consensus autour d’une vision commune de l’avenir de la filière bois. Il vise aussi à convenir des actions à poser afin que le secteur forestier québécois occupe une place de chef de file de l’économie verte grâce à des entreprises innovantes et compétitives.
« Faire planer le spectre de coupes massives dans les programmes, c’est brandir l’épouvantail d’un saccage douloureux des effectifs des professionnels du gouvernement du Québec. Nous pouvons donc anticiper un plus grand recours à la sous-traitance et l’appauvrissement de l’expertise gouvernementale, ce qui conduit, comme nous le savons, à des abus outranciers et à des gestes éthiquement douteux, comme nous le rappelle tristement la commission Charbonneau », conclut M. Perron.