Dans un premier temps, la présidente de la CSQ a soutenu que la tenue d’un débat sur la fiscalité permettrait d’étudier les moyens de financer équitablement et adéquatement les services à la population, particulièrement des réseaux publics d’éducation et de santé, en région et sur l’ensemble du territoire québécois. Selon elle, la volonté du gouvernement d’atteindre l’équilibre budgétaire à tout prix rend urgente la tenue d’un vaste débat afin de trouver de nouvelles sources de revenus sans compromettre la qualité et la quantité des services publics.
« L’atteinte de l’équilibre budgétaire est impossible à moins que le gouvernement trouve de nouveaux revenus ou sabre dans les services à la population. On ne peut échapper à l’un ou l’autre de ces scénarios. Malheureusement, sous la pression des milieux d’affaires, le gouvernement Marois s’est lui-même privé de revenus en instaurant seulement l’un des deux nouveaux paliers d’imposition promis pour les hauts revenus et en omettant de réformer la fiscalité sur les dividendes et les gains en capital. Il s’est également privé de revoir à la hausse les redevances minières et d’abolir la taxe santé », rappelle la présidente de la CSQ.
Des services publics sous pression
Louise Chabot ajoute que les choix budgétaires du gouvernement ont pour conséquence d’exercer une pression importante sur les services publics qui pourrait être soulagée, notamment en luttant contre l’évasion fiscale et les paradis fiscaux. Des problèmes sur lesquels il faut faire la lumière puisqu’ils réduisent les capacités d’intervention de l’État.
« Toutes les régions sont aux prises avec des besoins criants de services publics. Il est urgent que le gouvernement pose des gestes concrets et s’engage à trouver des sources de financement autres que le recours aux traditionnelles compressions budgétaires. Et c’est possible, entre autres, en intensifiant la lutte contre l’évasion fiscale et les paradis fiscaux qui ne profitent qu’aux plus riches de la société », affirme la présidente de la CSQ, Louise Chabot.
Des choix de société imposés… sans débat
M. Luc Gravel, président du Syndicat de l’enseignement de l’Ungava et de l’Abitibi-Témiscamingue (SEUAT-CSQ), ajoute « qu’à travers les choix budgétaires du gouvernement, ce sont également des choix de société qui sont faits au nom de tous, sans que nous les ayons endossés pour autant. Alors qu’il faudrait réinvestir massivement en éducation comme en santé, on impose plutôt de nouvelles compressions au risque d’empêcher nos réseaux de relever des défis pressants tels que la rétention du personnel, l’alphabétisation, la lutte au décrochage scolaire, le dépistage précoce des élèves en difficulté, l’entretien des bâtiments, la diminution des listes d’attente dans les hôpitaux, l’amélioration des soins à apporter aux aînés, une meilleure accessibilité aux services de santé ».
La présidente de la CSQ réitère pour sa part qu’une réflexion sur la fiscalité apparaît plus urgente et nécessaire que jamais.
Des modifications à l’assurance-emploi demandées
Louise Chabot a également abordé la question de l’assurance-emploi. Elle rappeler que la CSQ multiplie les pressions auprès du gouvernement conservateur afin qu’il sursoie à l’application du règlement instaurant une nouvelle définition d’emploi convenable aux fins d’admissibilité au programme d’assurance-emploi. Elle demande au gouvernement de tenir de véritables consultations sur les impacts qu’auront ces changements sur les régions et leur économie.
« Le gouvernement conservateur doit se montrer plus sensible aux difficultés vécues par les travailleurs des régions ressources. Les nouvelles modalités mises en place auront des impacts dramatiques, car elles obligeront les travailleuses et les travailleurs plus expérimentés à s’exiler et priveront les régions d’une expertise essentielle », rappelle Louise Chabot.
Des inquiétudes sur les impacts du Plan Nord
Finalement, la présidente de la CSQ a exprimé des inquiétudes sur la mise en œuvre du Plan Nord dans les régions concernées.
« Le développement du Nord, ce n’est pas qu’une question d’investissement et de création d’emplois, c’est aussi l’amélioration de nos milieux de vie et de notre qualité de vie. Ces améliorations doivent s’appuyer sur la disponibilité des logements et des services publics tels que les écoles, les services de garde, les services sociaux et les soins de santé. Enfin, elles doivent tenir compte de la volonté des communautés locales », explique Louise Chabot.
La présidente de la CSQ conclut en déplorant que bien que le gouvernement Marois ait officiellement mis le Plan Nord sur la touche et annoncé son intention d’en revoir de grandes lignes, les gestes concrets en ce sens se font toujours attendre.