Édition du 19 novembre 2024

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Economie québécoise

Surtaxe sur l'aluminium demandée par un syndicat américain - La CSN craint les impacts négatifs sur les emplois au Québec

MONTRÉAL, le 21 avril 2016 - La CSN est réellement préoccupée par la pétition de la branche américaine des Métallos exigeant une surtaxe de 50 % sur les importations d’aluminium. L’organisation syndicale américaine des Steelworkers a déposé à la Maison-Blanche une pétition réclamant l’imposition d’une surtaxe afin de mettre un terme à la crise que vit le secteur de l’aluminium aux États-Unis. Le président Obama devrait répondre dans un délai de 90 jours suivant la réception de la pétition.

Selon différentes sources, le Canada exporte vers les États-Unis 65 % de tout l’aluminium produit et une telle mesure pourrait précariser l’industrie et les emplois qui y sont rattachés. La CSN considère qu’il est de la responsabilité des deux paliers de gouvernements de travailler de concert afin de mettre tout en œuvre pour éviter l’imposition d’une telle mesure protectionniste. Pour Francine Lévesque, vice-présidente à la CSN, « il faut impérativement que les ministres fédéraux du Commerce international et des Affaires étrangères ainsi que leurs collègues provinciaux fassent tout en leur pouvoir pour interpeller la Maison-Blanche afin de concilier les intérêts des salarié-es, et ce, des deux côtés de la frontière. »

Une grande partie des exportations canadiennes d’aluminium vers les États-Unis provient du Québec où des milliers d’emplois directs et indirects dépendent de celles-ci. Pour la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), qui représente près de 1000 salarié-es dans le secteur de la production d’aluminium, principalement dans les régions de la Côte-Nord et de la Mauricie, cette menace rappelle de biens mauvais souvenirs : « Est-ce une crise du bois d’œuvre prise deux ? Il faut se rappeler que les mesures protectionnistes dans le secteur du bois ont eu des impacts importants, notamment sur l’emploi », s’inquiète Alain Lampron, président de la FIM-CSN. La fédération est également préoccupée par les conséquences que cela pourrait avoir sur le secteur de la transformation. « Nous revendiquons depuis plusieurs années que notre matière soit transformée, ici, au Québec. Si les exportations cessent, cela affectera évidemment la production, mais ultimement, cela perturbera également le secteur de la transformation. Il s’agirait là d’un recul important pour le secteur de l’industrie manufacturière », insiste Alain Lampron.

Son de cloche similaire dans la région de la Côte-Nord, où l’usine Alcoa, qui emploie plus de 800 salarié-es, est installée. Pour Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord-CSN, cette nouvelle a été très mal reçue : « Ébranler ce secteur économique aura des répercussions inimaginables pour la région. Baie-Comeau sans Alcoa et les centaines d’emplois de qualité qui y sont rattachées, c’est toute la région qui sera fragilisée. »

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