Publié le 20 septembre 2016
Les résistances et les luttes en cours sont exemplaires dans un environnement où la liberté syndicale et les droits des travailleurs-euses sont quasi inexistants. Solidaires et le Réseau syndical international de solidarité et de luttes sont signataires de ce communiqué.
Des mouvements de lutte de grande ampleur ont éclaté dès 2015 dans les maquiladoras de la zone franche de Ciudad Juarez, notamment dans les entreprises Lexmark, Eaton industrie, Foxconn, ADC Comscope. Dans l’entreprise Johnson Controls la mobilisation s’est étendue sur les deux sites de Ciudad Juarez et de Saltillo Coahuila, deux villes du Nord du Mexique. Par cette mobilisation qui se poursuit jusqu’à présent, les salarié.e.s et la population se sont révolté.e.s contre les multiples formes d’exploitation qui caractérisent les maquiladoras, dénoncent leurs conditions de travail inacceptables et des salaires indécents.
Nous, organisations signataires tenons à saluer les travailleurs et travailleuses en lutte à Ciudad Juarez et à Saltillo Coahuila, qui s’organisent pour défendre leurs droits et porter des exigences collectives.
Nous sommes solidaires des revendications portées par les travailleurs et travailleuses sur leurs conditions de travail, sur les salaires et, à leur côté, nous dénonçons en particulier le harcèlement sexuel dont sont victimes les femmes.
Nous saluons les femmes qui sont la majorité des salarié.e.s dans ces maquiladoras et qui ont su s’organiser pour porter les luttes féministes, dénoncer les violences, les comportements sexistes et les harcèlements sexuels dont elles sont victimes. Les femmes font face depuis longtemps à un contexte de violences extrêmes dans la région, auquel l’industrie maquiladora a contribué.
Nous saluons la création du syndicat indépendant des travailleurs et travailleuses de ADC Comscope créé en mai 2016 dans l’une des maquiladoras de Ciudad Juarez.
Nous dénonçons vivement les tentatives d’intimidation et les entraves que les patrons des maquiladoras, les multinationales qui en sont les propriétaires, et les autorités de l’Etat du Chihuahua utilisent pour tenter de refréner la résistance et l’organisation des travailleuses et travailleurs dans ces usines. Nous rappelons avec la plus grande fermeté aux autorités concernées que le Mexique a ratifié les conventions internationales, notamment celles de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) qui garantissent le respect des libertés syndicales et des droits des femmes et des hommes qui travaillent dans le pays, y compris dans les maquiladoras.
Nous signataires apporterons tout le soutien possible aux militant.e.s du syndicat et aux autres organisations qui luttent pour les droits des travailleurs et des travailleuses, les droits des femmes et pour la défense des droits humains.
Nous saluons leur cri « el grito maquilador » qui retentira le 15 septembre 2016 !
Organisations signataires : Attac France ; Confédération des syndicats nationaux, Québec, Canada ; Fédération Syndicale Unitaire, France ; Union syndicale Solidaires, France ; Réseau syndical international de solidarité et de luttes