Des experts mondiaux et des universitaires participent à un sommet de trois
jours qui débute aujourd’hui, le samedi 26 février 2022, sur le génocide
qui menace les musulmans de l’Inde.
Des universitaires, des législateurs et des militants du monde entier se
réunissent pour le sommet ‘India on the Brink : Preventing Genocide’
(‘l’Inde au bord du Précipice : Prévenir le Génocide), organisé par une
coalition mondiale de plus de 20 organisations.
Montréal / Washington, DC / Londres / La Haye / New Delhi, 26 février 2022
Plus de 50 intellectuels, penseurs, universitaires et militants de renom
convergent aujourd’hui vers un sommet virtuel de trois jours - appelé
‘India On The Brink : Prévenir le génocide’ [1]. Le sommet, dont les
sessions se déroulent du 26 au 28 février 2022, a été organisé par plus de
20 organisations mondiales de défense des droits civils. L’objectif du
sommet est d’attirer l’attention sur le génocide imminent des musulmans en
Inde et sur l’obligation morale de la communauté internationale de prendre
des mesures urgentes pour l’empêcher.
Adama Dieng, ancien sous-secrétaire général des Nations unies et conseiller
spécial du secrétaire général des Nations unies sur le génocide ; Anurima
Bhargava, commissaire de la Commission américaine pour la liberté
religieuse internationale (USCIRF) ; Gregory Stanton, président de Genocide
Watch ; Janet Rice, sénatrice australienne ; Jason Stanley, professeur à
l’université de Yale ; Nicole Widdersheim, musée américain du mémorial de
l’Holocauste ; Prem Shankar Jha, journaliste indien chevronné ; Angana P.
Chatterji, universitaire, UC Berkeley ; et Aakar Patel, ancien directeur
d’Amnesty International Inde, sont parmi ceux qui s’adresseront au sommet.
(Liste complète des intervenants) [2]
Les larges appels explicites au génocide des musulmans lancés par les
extrémistes de droite hindous en décembre dernier coïncident avec le 20e
anniversaire du pogrom anti-musulman perpétré par les suprémacistes hindous
au Gujarat sous la direction du ministre en chef de l’époque, Narendra
Modi, au cours duquel plus de 2 000 personnes ont été tuées.
Au total, 17 tables rondes sont organisées sur ces trois jours. Parmi les
sujets abordés figurent le génocide et le genre, l’interdiction du hijab
(foulard islamique), la réponse hindoue à la violence majoritairienne, le
massacre de musulmans dans l’Assam en 1983, et les discours de haine de
l’Hindutva dans l’espace numérique. (Liste complète des panels) [3]
"Les musulmans de l’Inde sont confrontés à un apartheid social, économique
et politique, et cela continuera et s’aggravera si le monde ne reconnaît
pas les violations des droits de l’homme qui se produisent en Inde", a
déclaré Aakar Patel, anciennement d’Amnesty India.
La sénatrice australienne Janet Rice a ajouté : "Le génocide est précédé
par la déshumanisation systématique d’une communauté pendant des années,
accompagnée d’attaques contre l’éducation, de la réduction au silence du
journalisme indépendant et du dépouillement de l’autonomie et de la
liberté, ce qui est bien en cours en Inde depuis des années."
Les organisateurs du sommet ont déclaré que "l’escalade rapide" des
violations des droits de l’homme à l’encontre des minorités religieuses et
des communautés marginalisées en Inde avait "atteint un point de rupture."
Les politiques antimusulmanes du Premier ministre Narendra Modi, les
incidents quotidiens de violence et de discours de haine contre les
musulmans et les minorités, et l’apathie du gouvernement face aux appels
ouverts au génocide des musulmans ont créé une situation profondément
répressive et dangereuse pour les 200 millions de musulmans de l’Inde", a
déclaré la coalition organisatrice.
L’objectif du sommet est de sensibiliser à la situation en Inde, de faire
progresser le discours sur le rôle de la communauté internationale dans la
sauvegarde des vies, et de faciliter des conversations plus profondes sur
une vision pour l’Inde qui s’appuie sur sa longue tradition de pluralisme
et de respect de la diversité, a déclaré la coalition.
Selon le Dr Stanton, de Genocide Watch, "la communauté internationale a
l’obligation morale d’agir maintenant pour empêcher une tournure
cataclysmique des événements en Inde, où des millions de musulmans et
d’autres communautés marginalisées vivent déjà dans la peur et font
l’expérience d’un espace de droits civils et de liberté religieuse qui se
réduit rapidement."
Angana Chatterji, universitaire de l’UC Berkeley, a déclaré que les
nationalistes hindous utilisent la propagande et la conspiration pour
"monter des campagnes de désinformation violentes et concertées, cherchant
à effacer les droits des minorités et à militariser l’identité des hommes
hindous en tant que guerriers-protecteurs de l’Inde majoritaire". Ram Bhat,
membre de la London School of Economics, a déclaré que le sommet se
penchera également sur le rôle des médias numériques et l’utilisation de
l’Internet.
"Déballer le rôle de WhatsApp comme arme de violence et de discours de
haine implique trois facteurs clés : Une compréhension historique des
sociétés indiennes fondées sur les castes qui continuent à structurer les
relations sociales aujourd’hui ; une relation de bénéfice mutuel entre le
grand capital au niveau mondial-national et les formations politiques en
Inde, en particulier le BJP ; et enfin, l’abdication totale de la
responsabilité des entreprises de la Silicon Valley envers les conséquences
de leurs activités dans le Sud global", a déclaré Bhat.
Les principales organisations participant au sommet sont Alliance Against
Genocide, CERAS, Center for Culture-Centered Approach to Research and
Evaluation, Citizens for Justice and Peace, Genocide Watch, Hindus for
Human Rights, India Civil Watch International, India Justice Project,
Indian Alliance Paris, Indian American Muslim Council, International
Council of Indian Muslims, Justice for All, "Never Again" Association,
People Against Apartheid and Fascism, Scottish Indians for Justice, South
Asian Diaspora Action Collective, South Asian Solidarity Group, Stichting
The London Story, Strive UK, The Humanism Project et The Signals Network.
Ces organisations s’engagent à prévenir le génocide et s’efforcent de
rechercher la participation proactive de tous et toutes à la création de
sociétés inclusives et pacifiques.
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