Après deux ans aujourd’hui d’état d’urgence sanitaire, on se rend compte que la crise a exacerbé plusieurs problèmes préexistants. « La fin de cet état d’urgence ne doit pas entrainer un retour à nos vieilles habitudes d’avant la crise. Le gouvernement qui a gouverné par décrets pendant la pandémie doit maintenant se mettre en mode écoute afin de trouver des solutions pérennes et de rétablir nos réseaux qui étaient déjà mal en point », affirme Danny Roy, président de la Fédération des professionnèles de la CSN (FP-CSN) qui représente du personnel de la santé et de l’enseignement supérieur.
Éducation
En éducation, les conséquences négatives de la crise se feront encore sentir pour les années à venir. Par exemple, les enfants, élèves et étudiant.es plus vulnérables en ont énormément souffert et un simple retour à ce qui se faisait en 2019 ne sera pas suffisant pour leur donner une réelle chance de réussir. Il faudra absolument des ressources supplémentaires, notamment en santé mentale et en soutien à l’apprentissage.
« L’enseignement à distance doit être pensé dans une situation post-crise. On ne pourra pas le faire n’importe comment », lance Catherine Lanaris, vice-présidente de la FP-CSN et professeure à l’UQO. Cette dernière estime notamment que l’enseignement à distance ne pourra pas s’appliquer à tous.
Santé et services sociaux
La fin prochaine de l’état d’urgence sanitaire va entraîner la fin de presque toutes les primes qui incitent pour le moment plusieurs personnes techniciennes et professionnelles du réseau de la santé et des services sociaux à offrir davantage de disponibilités afin de combler les besoins du réseau.
« Le personnel de la santé et des services sociaux est au bout du rouleau. La fin de l’état d’urgence sanitaire ne va pas régler miraculeusement tous les problèmes liés à la pénurie de main-d’œuvre », insiste Jessica Goldschleger, vice-présidente de la FP-CSN, qui ajoute qu’il faudra trouver rapidement de nouvelles mesures pérennes de rétention et d’attraction du personnel. « Le gouvernement ne doit plus se contenter de réagir avec des mesures improvisées et temporaires lorsque le système menace d’imploser. Il doit plutôt discuter de solutions à long terme pour prévenir ces crises », conclut la vice-présidente.
On a eu plusieurs bris de service dans le réseau ces dernières années, notamment en obstétrique. Les sages-femmes ont d’ailleurs grandement contribué à diminuer les impacts de cette crise sur les familles. Laisser tomber toutes les mesures de soutien à court terme est le meilleur moyen de provoquer de nouveau ces bris de service et de mettre en danger la population du Québec.
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