L’autrice est coordonnatrice de la Coalition solidarité santé.
Ces conférences lui offrent, sans surprise, une occasion pour rallier le secteur privé et, ainsi, vampiriser encore davantage le réseau public en prétendant faussement le sauver. La nouvelle équipe de direction de Santé Québec, dont les maillons forts proviennent du milieu des affaires, en est à nos yeux une démonstration éloquente.
Pour notre Coalition, les intentions du gouvernement sont claires et alignées sur les intérêts pécuniaires de la CCMM. Or, la privatisation et la marchandisation de nos services publics qui s’opèrent depuis plus de 20 ans laissent les citoyennes et citoyens avec des problèmes d’accessibilité croissants. Pendant ce temps, les questions et les solutions provenant de la société civile demeurent ignorées.
Priorité
Nous avons le droit de savoir ce que comptent faire le ministre et le gouvernement de notre système public de santé. Pourquoi ne s’engagent-ils pas formellement à consolider prioritairement notre réseau public, le seul à pouvoir assurer un accès équitable aux soins et aux services de santé et à répondre adéquatement en contexte de crise sanitaire ?
Rappelons que malgré la venue de l’Agence Santé Québec, le ministre Dubé conserve la responsabilité de déterminer les priorités, les objectifs et les orientations du réseau de la santé et des services sociaux. De plus, lors de l’étude du projet de loi no 15 en commission parlementaire, tous les amendements et toutes les propositions visant à préserver et à renforcer notre réseau public ont été ignorés. Le ministre a refusé que le texte de la loi prévoie les éléments suivants :
– Priorisation de l’offre de services des établissements publics par Santé Québec ;
– Droit de la population québécoise à la gratuité des services de santé et des services sociaux ;
– Inclusion des principes d’accessibilité et d’universalité des services ;
– Octroi de ressources suffisantes aux établissements publics pour l’atteinte de leurs objectifs ;
– Maintien et développement de l’expertise publique par Santé Québec.
Questions
Encore plus préoccupant, le ministre a refusé d’enchâsser dans la loi que Santé Québec soit à but non lucratif. Est-ce parce que le ministre envisage vendre nos données de santé ? Souhaite-t-il implanter de nouvelles tarifications de services ? Permettra-t-il la facturation de services par des partenaires privés qui devront payer des contributions à Santé Québec pour que celle-ci verse par la suite des dividendes au gouvernement, un peu comme doit le faire Hydro-Québec ? N’est-ce pas dans le rôle d’une société d’État ? Est-ce que de nouveaux partenariats public-privés sont envisagés ? Nous exigeons des réponses à nos questions.
Moins le Québec finance adéquatement son réseau public, plus il ouvre la porte au secteur privé, moins nous avons accès à des soins efficaces et plus notre facture collective augmente. Si le ministre ne fait pas cette équation, qu’il sache que la société civile l’a faite et que de plus en plus de citoyens en sont aussi conscients.
Le secteur de la santé et des services sociaux ne doit pas devenir une stratégie de développement économique au détriment de la santé des citoyens du Québec. Le ministre nous demande de croire aveuglément à l’efficacité du secteur privé en santé, laquelle n’a jamais été démontrée. Pour la société civile, tant que le ministre ne se positionnera pas différemment, il permet au secteur privé en santé de maximiser ses profits en tant que marchand de la maladie.
Monsieur Dubé, vous n’avez pas été élu par la chambre de commerce. Une telle façon de faire est totalement antidémocratique. C’est le temps de préciser que Santé Québec n’est pas à but lucratif !
Sophie Verdon, Coordonnatrice, Coalition Solidarité Santé
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