Voilà un autre bel exemple de cette théorie très répandue du libéralisme contemporain du « Too big to fail, too big to jail ». Pensons à ces banques et « holdings » aux États-Unis qui, lors de la crise en 2008, se sont faits grassement renfloués par les deniers publics sous le prétexte que leurs faillites plongeraient le pays dans le chaos et qui, la tempête passée, se sont mises à engranger les profits à nouveau, au seul bénéfice de leurs actionnaires, et à se verser des salaires faramineux, voire indécents
Selon cette vision des choses, il ne faudrait pas que les entreprises qui se font prendre la main dans le sac aient à payer de leurs actes, sous prétexte des conséquences pour l’économie. Mme. Bertrand, en veuve éplorée, la larme à l’oeil, nous dit :
Le ministre Daoust, quant à lui, nous dit que les faits reprochés sont du passé. Ainsi, le crime d’hier ne mérite plus sanction. Drôle de conception de la justice. Il a le culot d’ajouter que, puisque la firme a participé aux enquêtes de la GRC, elle est traitée injustement. Donc crime avoué, crime oublié ? Pensez-vous que si le commun des mortels était accusé d’un crime, même commis dans le passé, que la justice l’épargnerait d’une peine ? Et l’on se demande pourquoi il y a tant de cynisme dans la population...
Enfin, Robert Card, le p-.d.g. actuel de SNC-Lavallin, y va d’un chantage éhonté d’un possible démantèlement de la compagnie et de la perte de milliers d’emplois.
Ces demandes de non-imputabilité, face à la justice, des citoyens corporatifs relèvent du deux poids deux mesures et alimentent la grogne populaire qui ne cesse de monter. Ainsi, le crime...paye !
Michel Saint-Laurent
Îles-de-la-Madeleine