Je le répète, le Québec est riche. Ce n’est pas seulement moi qui l’affirme, mais aussi l’Institut de la statistique du Québec qui, dans une étude signalée dans le Journal de Montréal du 29 mars 2006, mentionnait que le Québec arrivait au 20e rang sur 235 pays en termes de richesse par habitant mesurée par le produit intérieur brut (PIB). On a au Québec un PIB par habitant aussi élevé que la France, l’Allemagne et l’Italie. En passant, faudrait que l’Institut mette à jour cette étude comparative pertinente de la richesse des pays.
Mais, contrairement aux pays européens, la richesse collective est très mal répartie au Québec, au Canada et aux États-Unis. Même s’ils sont troisième au monde pour le PIB par habitant, les États-Unis représentent le pays développé le plus inégalitaire au monde et arrivent au premier rang en termes de pauvres, de pauvreté infantile, de criminalité, etc. À quoi sert d’avoir un gros PIB s’il est concentré dans les mains d’une minorité ?
Aux States, les 20 % les plus riches détiennent 84 % de toute la richesse nationale du pays et les 20 % les plus pauvres en accaparent un gros 1/10 de 1 % (Business Week, 31 octobre 2010). Un Américain sur sept vit dans la pauvreté et 51 millions d’entre eux n’ont aucune assurance santé (La Presse, 17 septembre 2010).
Tout à fait exemplaire aux niveaux de l’égalité des chances et de l’accessibilité aux services sociaux premiers. Ah oui, un américain sur huit bénéficie de bons alimentaires (Le Devoir, 1er novembre 2010). La grosse droite pragmatique et réaliste, c’est bien meilleur que la go-gauche toujours idéologique et doctrinaire qu’ils disent. Tiens, une drôle avant que vous vous mettiez, encore une fois, à me crier des noms. Tel que rapporté dans un article de La Presse du 22 juin 2011, James Verone, 59 ans, un américain bien évidemment, a dû « voler une banque pour recevoir des soins ».
Même si je suis socialiste, vous ne pourrez pas m’accuser de m’inspirer de brûlots gauchistes. Ainsi, selon une étude de l’organisme patronal du Conference Board publiée dans Le Devoir du 14 juillet dernier, il est mentionné que depuis les 35 dernières années au Canada, « les inégalités du revenu s’accroissent » et l’institut « déplore une tendance lourde, soit une montée de la pauvreté dans le segment des personnes plus âgées ».
Ah ces vieux ! La pauvreté ne frappe pas seulement les vieux au Canada, comme le signale une recherche de l’OCDE : « De plus grandes inégalités chez les enfants canadiens » (Le Devoir, 4 décembre 2010). En fait, le Canada se situe au 17e rang sur 24 pays membres de l’OCDE . Et, devinez qui arrive en queue de peloton selon l’UNICEF et l’OCDE ? Bien sûr, les États-Unis que plusieurs prennent comme modèle à calquer. S’il y a autant d’enfants pauvres au Canada et aux States, puis-je déduire, avec votre permission, qu’il y a aussi beaucoup de parents pauvres, souvent des femmes à la tête de familles monoparentales. Qu’en pensez-vous ?
Dans mon jeune temps, une chanson très populaire de Robert Charlebois s’intitulait Vivre dans ce pays, c’est comme vivre aux États-Unis. Il n’a jamais dit si vrai, comme le mentionne la récente étude du Bureau du budget du Congrès américain reproduite dans Le Devoir du 19 février 2011 : « Etats-Unis : L’écart entre riches et pauvres se creuse depuis les 20 dernières années. »
Les principales causes citées dans la recherche gouvernementale sont : l’accroissement spectaculaire des salaires des dirigeants d’entreprises (qui n’a pas été constaté en Europe et au Japon), la fiscalité favorable (aux nantis et aux entreprises) et, tenez-vous bien, la perte d’influence des syndicats. Hum ! Hum ! Ça va faire pour cette chronique. Toutefois, dans ma prochaine, je poursuivrai sur la comparaison Canada–États-Unis en concentrant cette fois mon argumentation sur les salaires des milords et nous cogiterons sur l’opinion de mon politicien préféré, nul autre que le républicain George W. Bush.
En terminant, puis-je demander à ceux qui vont critiquer ma chronique (j’espère que vous allez le faire en grand nombre, ce que j’apprécie énormément et je vous en remercie) d’argumenter sur les faits et les études citées et commentées et non sur les traits caractéristiques de ma personne. De plus, il serait important de fournir la source de vos affirmations et de vos données comme je le fais toujours.
Ça m’aiderait beaucoup dans la rédaction de mes prochaines chroniques. Faites preuve de tolérance à mon endroit. Comme le chantait un autre monument de mon jeune temps, Charles Aznavour, dans son hit Me voilà seul : « J’ai des défauts, qui n’en a pas ? Changer, c’est pas toujours facile. ». Eh oui, ça paraît peut-être pas, mais j’ai effectivement des défauts… mais si peu !
Cet article est tiré du journal Métro