Outre le fait que les éluEs du NPD ont passé sous silence que la mission canadienne en Afghanistan consistait en l’élimination des talibans, un échec sur toute la ligne considérant que ceux-ci sont toujours une force politique et militaire importante en Afghanistan. Que les conséquences du conflit sont davantage subies par la population civile que par l’élite qui est toujours en selle et que la société afghane est toujours sous la coupe d’une oligarchie corrompue et mouillée jusqu’au cou dans le trafic d’opium et d’armes.
C’est aussi faire l’économie des prises de position du NPD qui n’a pas cessé d’appeler au retour des troupes dès 2006 alors que le gouvernement Harper vient tout juste de revenir sur son engagement à mettre fin à la présence militaire canadienne dans ce pays. Harper s’est en effet engagé dans une mission dite de “formation” jusqu’en 2014. Il aurait été normal de souligner ce fait.
C’est enfin défier toute logique de croire que l’on peut exporter la démocratie. Faisant preuve d’un complexe de supériorité déplacé considérant la situation réelle en Afghanistan, vieux réflexe paternaliste, les éluEs du NPD de la région de Québec s’imaginent sans doute qu’il suffit que nos valeureux soldats soient présentEs et expliquent la démocratie et les valeurs canadiennes pour qu’aussitôt le peuple afghan tout entier ouvre grande la porte à notre modèle du “plusssss meilleur pays au monde”.
La députée Latendresse pousse encore plus la note lorsqu’elle souligne la « dignité et le courage incomparable » des soldats canadiens, passant ainsi sous silence les accusations de complicité de l’armée canadienne dans le transfert de prisonniers aux autorités afghanes avec tous les risques de torture que de telles mesures peuvent impliquer. Et passant ainsi sous silence les conséquences de leur présence sur les populations civiles. Et les dénonciations épisodiques du NPD à la Chambre des communes.
Loin d’être un exemple à suivre, la présence militaire des pays impérialistes en Afghanistan, canadienne y compris, n’a servit qu’une mince couche d’oligarques, tous inféodés aux intérêts américains. Elle n’a réglé en aucun cas la question du terrorisme qui sert de prétexte à l’offensive sécuritaire telle que décrite par Maureen Webb dans son livre L’illusion sécuritaire (Écosociété, 2010), une charge de mesure censées prévenir les attentats mais qui, en réalité, ne font que restreindre les droits démocratiques et augmenter les risques d’intrusion dans la vie privée. Les progrès des droits démocratiques sont pour ainsi dire marginaux.
Affirmer que le peuple Afghan a vu son sort s’améliorer au cours des 10 dernières années tient davantage de la propagande militariste que de l’étude sérieuse de la situation. Les objectifs de cette guerre étaient au départ alambiqués, les appels à la revanche suite aux attentats du 11 septembre 2001 ont davantage servis les intérêts de l’impérialisme américain et de l’industrie des armes que le peuple, homme et femme, d’Afghanistan. Les députéEs du NPD de la région de Québec feraient mieux d’entretenir leurs liens avec les mouvements pacifistes que de tenter de se faire du capital politique avec une cause indéfendable qu’une majorité de QuébécoisEs rejettent majoritairement.