Édition du 12 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Écosocialisme

Résister au capitalisme ; construire l’écosocialisme

On agit dans une situation difficile faite de plusieurs temporalités. Il y a celle du GIEC qui nous invite à agir maintenant, ne nous laissant qu’une fenêtre de moins de trois ans pour contrebalancer les ravages du productivisme, d’un autre côté nous sommes pris dans la routine capitaliste avec son rythme et son vide médiatique.

Plusieurs propositions de court terme ayant le partage des richesses comme centre de gravité nous accompagnent ; on les traîne depuis des décennies mais ça n’aboutit pas. En dépit de la crise de 2008 ayant pour racine la mauvaise circulation de la valeur (et l’essor des crédits toxiques) et malgré les rapports comme ceux de la Fondation Abbé Pierre, rien n’est fait pour entraver la précarité. Les cris pour l’augmentation du SMIC et des salaires et les propositions récentes allant dans ce sens à l’assemblée nationale sont bloquées, par la police ici, par les défenseurs du néolibéralisme dans les lieux de pouvoir. Qu’ils se disent progressistes, de droite ou patriotes, au moment des votes, c’est toujours contre les intérêts du monde du travail que ces politiciens (Renaissance, Horizon, LR, RN) s’en prennent.

Défendre un autre projet

Passons des contres propositions aux contre-projets en livrant la bataille culturelle pour une décroissance écosocialiste et décoloniale.
Etant donné que la planète est sérieusement ravagée, et que bientôt il risque d’y avoir plus de plastique que de poisson dans la mer, il faut absolument qu’on revoie l’approche stratégique de la transformation sociale. On ne peut pas être dans la demi-mesure. Le partage des richesses n’a pas pour but de mieux gérer le capitalisme et de retarder les crises de suraccumulation ou l’émission de crédits toxiques, mais de contrer un projet prédateur qui repose sur l’exploitation et la destruction de la biodiversité. Bloquer l’accumulation du capital n’est pas qu’un geste en faveur des salariés, c’est aussi une mesure écologiste indispensable. Le partage des richesses doit être envisagé sous cette perspective : assurer le droit à l’existence et empêcher les ravages du Capital.

Si l’objectif est là, d’assurer le droit à l’existence de tous, il faut bien identifier le problème avant de le résoudre. Eduardo Sartelli, auteur de The unhappy meal, voyage à travers le capitalisme, considère que la connaissance des rouages capitalistes est indispensable pour amorcer la destruction globale du système. Il nous invite au voyage. Déplaçons nous car la vérité ne se donne pas d’elle même, et ce voyage entrepris dans son livre on peut l’entreprendre à notre tour et voir le revers de toutes les choses qu’on achète et qu’on produit. La marchandise, quelle qu’elle soit, est constituée par une quantité de travail socialement nécessaire. Cette quantité l’habite. Pour sa réalisation, une certaine quantité d’énergie (et d’eau souvent) est également nécessaire, ce qui signifie que la production industrielle mobilise la planète, ses réserves en eau, ses réserves en énergies fossiles, constituées sur des millions d’années. Nos corps, nos énergies, les réserves de la planète sont mobilisés pour ériger un monde-marchandise qu’on subit, qu’on doit servir mais qui lui nous dessert. La production de ce monde n’a pas pour objectif de répondre au besoin des gens mais d’assurer la rentabilité des investissements. Ce qui signifie que par l’entremise de cette production industrielle on a un gaspillage industriel de notre temps et des réserves communes de la biosphère. Ce gaspillage est orchestré par quelques hommes d’affaires qui s’approprient les territoires et les corps pour les mettre à leur service.

Arrêter le turbo-capitalisme !

Ce décryptage du monde de la marchandise nous confirme le double impératif de répartir mieux, pour assurer à tous la possibilité de vivre dignement, et de bloquer l’accumulation du Capital. En d’autre termes, utiliser les ressources de la planète (et les nôtres) pour le droit à l’existence, pas pour les profits de quelques-uns.

Turbo-capitalisme est une expression de l’économiste Edward Luttwak qui nous semble intéressante. Face à la vitesse du Capital opposons la lenteur de l’escargot. Le néolibéralisme a mis le turbo au Capital et ce qu’on peut en dire, c’est qu’en plus du bilan social désastreux, l’accélération du rythme de rotation des marchandises a accentué le saccage écologique sur la planète. Plutôt que de produire ce qui a du sens, dans une perspective soutenable, la fin des régulations et le mythe d’une énergie infinie (et d’une croissance infini) a accouché d’une frénésie mortelle de la production du profit. La financiarisation de l’économie a fait que la production devait toujours augmenter pour que la classe des actionnaires puisse ponctionner son droit de tirage sur les profits. Dans le même temps, tout à été fait pour fuir la réalité : le rapport meadows n’a pas été pris en compte pas plus que les premières alertes sur le réchauffement climatique. Elles furent niées en bloc par les entreprises pétrolières. Elles n’ont pas voulu se dévier de leur ligne parce que le cœur du système, c’est le productivisme, et lorsqu’on parle de partage (pour des raisons sociales et écologiques), la réponse habituelle est qu’il faut produire plus.

Si la classe capitaliste est aveugle au dérèglement climatique et continue de commercer sur ses fausses croyances, nous devons quant à nous, nous réveiller mutuellement. Si la plupart des grands médias sont indifférents à la destruction des espèces, au saccage des territoires par le productivisme et aux effets du changement climatique, nous devons nous y atteler, de façon globale. Pas seulement agir pour nos salaires, depuis notre classe, mais sentir-penser-agir depuis la planète, les peuples du sud. Il faut vraiment que l’internationalisme du Che devienne intégral, englobant la biosphère ; ce qui revient à se sentir touché lorsqu’un territoire plus grand que Cuba, plein de vie, est au prise d’un extractivisme mafieux au Vénézuéla ; se sentir concerné lorsque des communautés se font chasser de leur territoire et que leur habitat se retrouve détruit et contaminé au nom du profit, et savoir mettre ses émotions et sa connaissance au service de ceux qui souffrent et de ceux qui luttent. L’équilibre de l’écosystème et de nos vies en dépend.

Les coûts du capitalisme

Prisonnier du présent, soit disant, on devrait vivre avec notre temps. Le constat de l’historien François Furet renvoie aux types de phrases de l’idéologie du quotidien qu’on peut entendre assez souvent. La sienne, comme une injonction morale, résume l’ensemble : “nous sommes condamnés à vivre dans le monde dans lequel nous vivons.” Ce qui signifierait : accepter la disruption technologique, la numérisation des services publics, la production d’armes, les ventes d’armes, l’essor du travail à la tâche, la fin des conventions collectives, la privatisation des services publics, l’ensauvagement du Capital sur la planète qui réduit les travailleurs à des esclaves, l’empoisonnement de la terre, sa dégradation, la mise à mort industrielle des animaux, l’exploitation industrielle des êtres humains, l’expulsion des étrangers du nord, l’expulsions des communautés et des peuples indigènes sur les territoires du sud….

Le coût du capitalisme est trop élevé ; à rebours de ce que disait François Furet il semblerait qu’on soit condamné à converger vers une alternative anticapitaliste qui convienne à tous ; sans ça, c’est la survie même de l’espèce humaine qui est en jeu.
En effet, les coûts de ce système d’un autre temps sont trop élevés et nous obligent à aller vers un autre paradigme : 5000 personnes meurent au travail chaque jour (selon le bureau international du travail), des millions d’êtres humains souffrent de l’exploitation comme des licenciements imposés par la classe patronale, les pesticides répandus sur la planète se comptent en centaines de millions de litres, 1 % de la population mondiale est responsable de la moitié des émissions de carbone de l’aviation (Global Environmental Change), les peuples comme la biodiversité endurent la hausse des températures, endurent la sécheresse, les pénuries d’eau, et ce, dans un contexte où des millions d’hectares d’arbres sont déforestés. Selon une étude américaine, parue dans la revue Science en 2018, 50 000 km2 de forêts, en moyenne, ont été perdus chaque année dans le monde entre 2001 et 2015. Les guerres impérialistes ont fait des millions de morts, toutes les 6 secondes, un enfant meurt de faim, la pollution industrielle contamine les travailleurs, les villages, les rivières, la terre. La pollution, c’est 9 millions de morts chaque année dans le monde. Mais cette pollution générée par le modèle capitaliste a également un coût financier. D’après un rapport du sénat de 2015 la pollution de l’air en France coûterait aux finances publiques 100 milliards d’euros par an. D’après une étude publiée en juin 2013 dans Science Advances, “le taux d’extinction des espèces pourrait être 100 fois plus élevé que lors des précédentes extinctions massives – et encore, ne sont pris en compte que les animaux dont nous avons une bonne connaissance. Les océans et les forêts de notre planète cachent un nombre indéterminé d’espèces, qui disparaîtront pour la plupart avant même que nous n’en ayons entendu parler.”

Un projet global : construire une décroissance écosocialiste et décoloniale

Face à la situation, on comprend qu’on ne peut pas miser sur un compromis social classique en reprenant les vieilles recettes de l’État-providence, et encore moins centrer la bataille sur la défense du “pouvoir d’achat.” Il ne s’agit pas de remettre un jeton dans la machine, mais de la casser. Les mesures redistributives nécessaires doivent avoir un axe, dépasser le capitalisme et chercher un nouveau modèle civilisationnel qui sache trouver l’équilibre entre la satisfaction des besoins sociaux ici, sans que ça se répercute négativement sur les peuples du sud ou sur la biodiversité. En d’autre terme, on doit engager une alternative décoloniale ou la conjoncture embrasse ce que l’on vit ici et ce que d’autres vivent ailleurs. Ce n’est pas seulement les profits indécent de Total qui sont en cause mais son soutien aux régimes autoritaires et corrompus, le recours à l’esclavage pour ses propres affaires, et plus largement la mise en place d’un système “gagnant-gagnant” dans le cadre de la françafrique qui a favorisé le pillage des ressources de nombreux pays du monde sans que les peuples ne profitent de cette malédiction du pétrole. Les racines du Capital sont coloniales. Pour reprendre l’image d’Hô Chi Minh, le capitalisme c’est une ventouse appliquée sur le prolétariat de métropole et une autre sur le prolétariat des colonies ; dès lors, la révolte doit être anti-impérialiste et anticoloniale. Cela suppose de ne pas accepter que la source de notre énergie, le moteur de notre changement sociale, se fasse par la dilapidation des réserves des peuples du sud (on pense à l’uranium). On ne peut pas non plus détourner les terres là-bas qui pourraient être destinées à l’agriculture vivrière pour finalement les amener à les exploiter pour notre propre luxe. On doit envisager une alternative au niveau international qui rompt avec une périphérie au service d’un centre. La redistribution des richesses doit également se faire comme une correction des blessures et des pillages néo-coloniaux qui d’ailleurs ne sont pas circonscrit à la françafrique. En effet, la captation “des ressources” a été mise en place sous la houlette des institutions financières internationales comme le FMI et la Banque mondiale qui ont utilisé (et utilisent) la dette comme un instrument de domination néo-colonial.

La fraternité nécessaire entre les peuples et l’harmonie sur la planète qu’il faut s’efforcer de construire peuvent puiser leur inspiration dans le Buen Vivir des peuples du sud ; cette philosophie se retrouve dans les alternatives soutenables communautaires ; qu’elles s’appellent éco-villages ou oasis.


Bâtir la maison, allumer les luttes

Que la défense du salaire ici sache se calquer sur la nécessité de bloquer l’accumulation du Capital et de permettre le droit à la vie partout sur la planète. C’est un nouveau projet qu’il nous faut construire. Construire la maison, c’est se lancer dans des aventures communautaires, apprendre à travailler ensemble, à décider ensemble, mais c’est aussi lutter pour un projet de civilisation écosocialiste, basé sur l’harmonie et le refus du colonialisme et de tous ses avatars. Les sources d’inspiration sont nombreuses, du socialisme indo-américain de José Carlos Mariátegui en passant par les penseurs ou précurseurs de la décroissance comme Jacque Ellul, Serge Moscovici, Bernard Charbonneau, Alexandre Chayanov, Murray Bookchin, etc. La mémoire n’est pas qu’historique, centrée seulement sur les batailles ouvrières d’hier, ouvertes, qui restent à achever ; la mémoire est cosmique. Il existe une connaissance millénaire des peuples indigènes qui s’incarne dans l’organisation sociale, l’agriculture, l’astronomie. Cette connaissance millénaire n’est pas morte. On la retrouve dans différentes cultures, dans les façons de penser et de s’organiser. On parle de choses concrètes qui vivent encore et se transmettent via des séminaires, mais aussi et surtout dans la pratique agricole, la vie de tous les jours, dans la lutte. On a là une base complète qui permet de rattacher l’être à l’écosystème et même au Cosmos, et donc, ça permet de penser la politique depuis cette réalité plutôt que de penser des alternatives partielles depuis le fétichisme de la marchandise qui amène à voir la Science, l’Industrie, l’Argent, le Pouvoir, comme des entités séparées. Cette connaissance indigène comme la philosophie éco-féministe peuvent nous être d’une grande inspiration aujourd’hui pour avoir une réponse globale aux problèmes qui sont les nôtres, et contribuer à une sortie de l’ère du vide et de la culture de la démesure.

Nos ancêtres nous ont aussi laissé quelques indices sur les catastrophes et la découverte récente de nombreuses pierres en Europe nous rappelle que la situation actuelle de pénurie d’eau est vraiment grave. “Si tu me vois, pleure” indique une pierre. Ces inscriptions remontent à plusieurs siècles ; celle la plus ancienne se trouve dans le bassin de la rivière Elba et date de 1616 et est écrite en allemand. La majorité des pierres de la faim se trouvent dans la rivière Elba mais d’autres ont été trouvés dans la rivière du Rhin, de la Mosel, du Mündesee, et de Weser. Ces leçons nous obligent à passer d’une politique du feu (des énergies fossiles) à une politique de l’eau (basée sur la défense de la vie et des énergies douces et renouvelables).

Energie renouvelable et décroissance

Ce chemin n’est pas pris par le pouvoir économique ; le renouvelable est seulement vu comme un nouveau marché très profitable qui nous laisse pour un temps sur les railles de la croissance. Dans un rapport de mai 2020, la Banque Mondiale précise que la production de minerai, comme le lithium, le cobalt, pourrait expérimenter une augmentation de quasi 500% d’ici 2050 pour satisfaire la demande croissante des technologies de l’énergie propre.
En d’autre termes, pour satisfaire la demande du nord global “la transition énergétique verte” doit recoloniser le sud global et ré-impulser l’extractivisme à la recherche de terres rares et autres minerais stratégiques. On comprend donc le risque qu’il y a de prendre le parti pris de “la transition” ou de la défense des énergies renouvelables de façon isolée. Sans une remise en cause du modèle civilisationnel on perd tous les effets bénéfiques des énergies renouvelables qui n’ont de sens que si elles sont gérées par la population et mises au service des besoins de celle-ci. Besoins qui peuvent être questionnés et débattus. Aussi, le scénario Négawatt met au premier plan la sobriété dans la perspective d’un système alimenté à 100% par les énergies renouvelables. Beaucoup de défauts pointés par les énergies renouvelables disparaissent si elles sont insérées dans un modèle de sobriété, et donc, un modèle qui refuse de passer par de nouvelles destructions et de nouveaux pillages néo-coloniaux pour satisfaire le luxe et la démesure d’une bourgeoisie qui ne trouve comme seule attrait dans la transition, celui de maintenir la durabilité de sa domination et de son confort. Ce n’est pas seulement passer d’un outil à un autre, d’une source d’énergie à une autre, mais d’un monde à un autre.

Pour une décroissance écosocialiste

En définitive, cette contribution tenait à rappeler le risque de rester dans des postures revendicatives et de la nécessité de se projeter vers un nouvel horizon civilisationnel, et donc de mener cette bataille globale pour substituer un imaginaire et une organisation sociale capitaliste par quelque chose de totalement différent. Certains leaders indigènes et philosophes du Buen Vivir, comme Atawallpa Oviedo Freire, considèrent d’ailleurs que la réduction de la rébellion équatorienne (qui a débuté le 13 juin 2022) à des propositions revendicatives fut une régression, et que cela à plus à voir avec la culture de classe qu’avec la culture indigène. En effet, les mesures en faveur du “pouvoir d’achat” ne sont pas porteuses de bouleversement révolutionnaire. Ca n’ouvre pas un espace pour la défense et la mise en pratique d’une philosophie de la vie, c’est plutôt un accommodement avec le capitalisme, et ce n’est même pas une brèche dans le système pour renforcer les autonomies. Et aujourd’hui, on ne peut plus se permettre la demi-mesure. On est contraint d’être révolutionnaire, d’appuyer un changement radical de notre façon de vivre (penser, produire, distribuer consommer, etc). Le bilan du mouvement social équatorien est de 6 morts et plus de 500 blessés, et alors que la revendication principale était de baisser de 40 centimes de dollars le prix du gallon, la population n’a obtenu qu’une baisse de 15 centimes de dollars.

Il y a une constellation d’auteurs et de luttes, des projets communautaires qui s’inventent et qui deviennent ainsi à leur tour des zones à défendre. Depuis ces expériences concrètes et les luttes sociales et écologiques qui se donnent, on peut tisser une décroissance écosocialiste. Cette ambition ne doit pas être repoussée à demain, elle pourrait être celle de chaque instant.

Michael Löwy à synthétisé la forme que ça pourrait prendre : “la décroissance écosocialiste nécessite l’appropriation sociale des principaux moyens de re/production et une planification démocratique, participative et écologique. Les principales décisions sur les priorités de production et de consommation seront décidées par les gens eux-mêmes, afin de satisfaire les besoins sociaux réels tout en respectant les limites écologiques de la planète. Cela signifie que les gens, à différentes échelles, exercent un pouvoir direct en déterminant démocratiquement ce qui doit être produit, en quelle quantité et de quelle manière ; comment rémunérer les différents types d’activités productives et reproductives qui nous soutiennent, nous et la planète. Garantir un bien-être équitable pour tous ne nécessite pas de croissance économique mais plutôt de changer radicalement la façon dont nous organisons l’économie et dont nous distribuons la richesse sociale.”
Aussi, l’auteur précise : “Une décroissance significative de la production et de la consommation est écologiquement indispensable. La mesure première et urgente est l’élimination progressive des combustibles fossiles, et il en va de même pour la consommation ostentatoire et gaspilleuse de l’élite riche de 1%. Dans une perspective écosocialiste, la décroissance doit être comprise en termes dialectiques : de nombreuses formes de production, comme les installations au charbon, et de services, comme la publicité, devraient non seulement être réduites mais supprimées ; certaines, comme les voitures privées ou l’élevage de bétail, devraient être considérablement réduites ; mais d’autres auraient besoin d’être développées : l’agriculture agro-écologique, les énergies renouvelables, les services de santé et d’éducation, etc. Pour des secteurs comme la santé ou l’éducation, ce développement doit avant tout être qualitatif. Et même les activités les plus utiles doivent respecter les limites de la planète, il ne peut y avoir de production "illimitée" de quelque bien que ce soit.”

L’articulation des combats sociaux et écologiques dans le monde est déjà une réalité ; à nous de peser pour que les batailles ouvrières se coordonnent et que les résistances syndicales ou populaires à venir se fassent dans une perspective écosocialiste, internationaliste, en lien avec les communautés et les marches pour le climat.

Maxime Motard

Notes
1.Fabien Soyez, “En 2050, y aura t-il autant de plastique que de poisson dans les océans ?”, 16 février 2021. https://www.cnetfrance.fr/news/en-2050-y-aura-t-il-autant-de-plastiques-que-de-poissons-dans-les-oceans-39917973.htm
2.Entretien avec Jérôme Baschet : « Défaire la tyrannie du présent », par Jean Bastien, 26 juin 2018. https://www.nonfiction.fr/article-9443-entretien-avec-jerome-baschet-defaire-la-tyrannie-du-present.htm
3.Nadia Drake, “La sixième extinction massive a déjà commencé.” https://www.nationalgeographic.fr/environnement/la-sixieme-extinction-massive-a-deja-commence
4. Nadia Drake, “La sixième extinction massive a déjà commencé.” https://www.nationalgeographic.fr/environnement/la-sixieme-extinction-massive-a-deja-commence
5.Il y a énormément de variantes du concept précolombien qui d’une langue à l’autre se dit Sumak Kawsay (quechua), Suma Qamaña (aymara), etc. Buen Vivir cristallise une cosmovision opposée aux présupposés philosophiques qui soutiennent notre civilisation. Face au “je pense, donc je suis” de Descartes, Francia Marquez, afro-colombienne et vice-présidente de la république de Colombie répond “je suis parce que nous sommes”. Ça rentre en résonance avec le concept d’Ubuntu, issu d’une philosophie sud-africaine.
6.Cristina J. Orgaz, "Si tu me vois, pleure" : les "pierres de la faim" que la sécheresse des principaux fleuves d’Europe expose”, 10 aout 2022. https://www.bbc.com/mundo/noticias-internacional-62478604
7.Au passage, soulignons que la production de lithium utilise 21 millions de litres par jour et il faut environ 2.2 millions de litres d’eau pour produire une tonne de lithium.
Maeve Campbell , “In pictures : South America’s ’lithium fields’ reveal the dark side of our electric future”, 15/08/2022. https://www.euronews.com/green/2022/02/01/south-america-s-lithium-fields-reveal-the-dark-side-of-our-electric-future?fbclid=IwAR3rAZSnUEPxX5MMjG4aXGWov6xdE1yVD1xawRyYcDZQ36kJI4Gx0jGwLmA
8.Michael Löwy, POUR UNE DÉCROISSANCE ÉCOSOCIALISTE, 10/06/2022
https://www.gaucheanticapitaliste.org/pour-une-decroissance-ecosocialiste/ Sur la relation entre l’énergie et l’écosocialisme, on peut consulter l’ouvrage Ecosocialisme et politique énergétique d’Andrés Bansart.
9. Michael Löwy, Daniel Tanuro, Luttes écologiques et sociales dans le monde : allier le rouge et le vert, Textuel, 2021.

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