Édition du 12 novembre 2024

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Opinion

Réflexion sur la violence des derniers jours

Dans le monde, on s’aperçoit que les appareils de police, au lieu de se présenter comme "le peuple en arme" et au pouvoir, sont souvent des moyens radicaux et brutaux de contenir les aspirations légitimes des peuples sous le socialisme ou des victimes du capitalisme pressé-e-s de le voir s’éteindre. Ces gens brutalisé-e-s ne demandent parfois, tout en souhaitant un monde nouveau, que de contribuer au progrès social, politique ou spirituel de l’humanité.

À quelle extrémité en sommes-nous rendu-e-s pour encore avoir à user du pouvoir de la force pour changer le monde ? Cela paraît compréhensible en Colombie, par exemple, où la réaction est à ce point organisée et radicalement mobilisée contre le peuple colombien depuis des dizaines d’années que le recours aux armes semble de plus en plus inévitable. Mais dans des démocraties comme la nôtre ou dans des pays où l’on affirme y aspirer, comme en Chine, même dans les plus hautes sphères du pouvoir, comment ne pas interroger les méthodes utilisées ?

Il y a de quoi de choquant dans le fait d’en arriver là, au lieu et place d’une recherche de moyens pacifiques et efficaces, pour répondre à des mouvements que l’on qualifie vite de contre-révolutionnaires, alors que l’expérience nous a appris, comme en Hongrie en 1956, par exemple, ou en Tchécoslovaquie en 1968, (Chou En Lai, au nom de la Chine, avait dénoncé l’invasion soviétique) à en reconsidérer l’évaluation historique comme des signes d’aspirations légitimes à plus de souplesse dans les modes de gouvernements fussent-ils les plus révolutionnaires.

Bien sûr, il y a l’impérialisme qui guette aux frontières en Chine. Se présente à nous, par contre, au Canada et au Québec, ce vieux système sclérosé de pouvoir qui devrait fléchir sous les coups de la population légitimement en colère. Tout ne peut indéfiniment se justifier.

L’instauration d’une régime théocratique au Tibet ne règlerait rien, c’est sûr. Peut-être même que la situation empirerait. Cependant, le dernier mot ne doit-il pas revenir au peuple lui-même comme à Cuba ou au Venezuela qui s’identifient comme sociétés innovatrices, même révolutionnaires ? Et dans nos régimes, comment ne pas voir tout-e-s ces jeunes révolté-e-s contre une autorité qui s’affirme à l’intérieur des Parlements, en collusion ignoble, pour agresser l’Afghanistan, comment ne pas les voir, ces jeunes insurgé-e-s, comme les produits de nos sociétés capitalistes dont les pouvoirs se désintéressent, tout en leur jetant quelques millions pour "combattre l’itinérance et le pauvreté" (annonce des Conservateurs) et en leur envoyant en même temps la police pour réprimer leur colère ?

La voix pacifique ne semble plus trouver preneur dans ce monde en bouleversement. Est-ce que tout finira dans ce grand "clash" annoncé par les prophètes de malheur religieux ou est-ce qu’on finira par entendre la voix de ceux et celles qui subissent les coups avant que l’on ne leur reconnaisse finalement un rôle historique de précieux "questionneur-euse-s", "d’éternel-le-s insatisfait-e-s", qui finissent tout de même par changer ce monde ? Ce monde qui ne devrait pas se priver d’eux-elles et de tous leurs talents potentiels.

Mots-clés : Opinion
Guy Roy

l’auteur est membre du collectif PCQ de Québec solidaire à Lévis.

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