Montréal, le 18 mars 2008. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) trouve intéressante l’annonce faite ce matin du Pacte pour l’emploi, mais elle avertit le gouvernement qu’elle jugera l’arbre à ses fruits. « Nous souhaitons que le ministère de l’Éducation soit un partenaire majeur pour tous les aspects touchant la formation dans ce Pacte pour l’emploi », a déclaré Diane Charlebois, vice-présidente de la CSQ et représentante à la Commission des partenaires du marché du travail.
Pour la formation continue
En effet, il est très important qu’il y ait un meilleur arrimage entre les besoins de main-d’œuvre et l’offre de formation. « Cela est d’autant plus important que depuis 10 ans, il y a eu une diminution de l’offre de formation continue dans les commissions scolaires et dans les cégeps. De nombreuses personnes en emploi ou sans emploi souhaitent avoir accès à une offre de formation qui corresponde à leurs besoins et à leurs disponibilités. Il faut donc trouver des façons de concilier famille, travail et formation et nous espérons que cette initiative favorisera une telle conciliation », ajoute la vice-présidente de la CSQ.
Mais cela sera possible uniquement si les centres d’éducation des adultes, les centres de formation professionnelle et les cégeps obtiennent les budgets nécessaires pour offrir de la formation continue à temps partiel.
De plus, l’offre de formation offerte par le réseau de l’éducation doit être qualifiante et mener vers un diplôme, que ce soit le diplôme d’études secondaires pour les milliers de travailleuses et de travailleurs qui n’en ont pas, le diplôme d’études professionnelles et le diplôme d’études collégiales, car une telle reconnaissance permet une véritable mobilité de la main-d’œuvre.
Pour la formation en entreprise
La Centrale prend note de l’effort du secteur privé pour améliorer la formation en entreprise. En ce sens, la CSQ collabore depuis des années avec les partenaires du marché du travail pour favoriser une meilleure formation de la main-d’œuvre. Elle appuie les efforts annoncés dans le Pacte en faveur d’un accès facilité à des services d’évaluation et de reconnaissance des compétences acquises en milieu de travail.
Pour les personnes éloignées du marché du travail
Bien que la Centrale reconnaisse qu’il est important de soutenir les personnes éloignées du marché du travail, afin de leur permettre d’intégrer ce marché, la cible de 50 000 personnes sur trois ans nous semble difficile à atteindre. La majorité des experts s’entendent pour considérer que seulement 10 % des 150 000 personnes considérées aptes au travail ont le niveau de formation et de qualification nécessaire pour obtenir et conserver un emploi. En conséquence, la Centrale s’interroge sur l’effet réel que peut avoir l’incitatif de 200 $ par mois alors que la majorité de ces personnes ont besoin de mesures d’insertion sociale, notamment sur le plan de la santé physique et mentale.
La CSQ constate que le Pacte sur l’emploi est silencieux sur la rémunération actuelle et future. Elle aurait souhaité que le gouvernement s’engage vers une augmentation graduelle du salaire minimum pour atteindre 10,50 $ de l’heure, parce que les personnes travaillant à temps plein vivent toujours sous le seuil de la pauvreté avec le salaire minimum actuel.
En conclusion, la Centrale assure le gouvernement de son entière collaboration à la réalisation des objectifs visés par le Pacte pour l’emploi.