Montréal, le 3 décembre 2020 – Le ROCAJQ accueille favorablement le dépôt des premiers constats et orientations de la Commission Laurent tels que dévoilés cette semaine et se réjouit de voir retenus certains constats dont l’importance de la prévention et d’un continuum de services qui visent à accompagner le jeune au-delà de la majorité, assurant ainsi une saine transition vers la vie adulte.
Nous avons hâte au dépôt du rapport complet, car il nous semble que le préliminaire n’aborde pas certains problèmes de fond, problèmes d’ailleurs exacerbés par la pandémie que nous traversons toujours. D’abord, une attention particulière semble être portée sur les plus jeunes enfants, ce qui nous laisse craindre une rupture dans l’attention et les moyens accordés pour rejoindre les jeunes au-delà de 12 ans. Comme le démontre l’horrible histoire à Granby du jeune de 17 ans et de sa fratrie, les jeunes en situation de vulnérabilité sont souvent à la marge des milieux traditionnels (école et marché du travail). Cela ne devrait pas nous empêcher de les rejoindre et les inclure dans ce filet social que l’on cherche à bâtir pour eux.
Le terme enfant n’englobe souvent pas les plus de 12 ans et ne se retrouve pas dans les actions par exemple d’un ministère de la Famille. Il y a des angles morts dans l’appareil gouvernemental en ce qui a trait aux jeunes en situation de vulnérabilité, car ils sont répartis dans différents ministères, travaillés en silos ou non adressés. Nous voyons quotidiennement que ces jeunes sont trop souvent exclus des considérations lorsque l’on se penche sur des problématiques tels que l’itinérance, la violence conjugale et les enjeux de santé mentale, etc.
Selon ce constat : « le besoin impératif de réunir l’ensemble des acteurs pour simplifier et coordonner le parcours des services à la jeunesse », nous croyons qu’au-delà de la mise en place immédiate d’une direction nationale de la protection de la jeunesse, il doit y avoir la mise en place d’une structure ministérielle jeunesse pour avoir une vision commune de ce qui se passe et surtout, qu’aucun jeune en situation de vulnérabilité ne soit laissé pour compte.
Pour exercer un leadership mobilisant, cette direction devra avoir une vue d’ensemble des réalités terrains et de tous les services offerts aux jeunes et s’assurer que chacun des maillons impliqués ait les moyens de remplir sa mission. Il est donc essentiel que les organismes communautaires autonomes jeunesse (OCAJ) qui ont une expertise et une connaissance fine des réalités jeunesse soient impliqués et mieux soutenus.
Dans le premier rapport, nous saluons la 5^e recommandACTION visant un minimum de 200 000 $ pour les organismes communautaires Famille. Ces OCF visent principalement les 0-12 ans et leurs parents. Par principe d’équité, nous espérons donc que le soutien aux OCAJ qui visent les 12-29 ans et dont certains reçoivent moins de 40 000 $ soit aussi une priorité dans le rapport final.
Notre expérience a démontré que nous ne pouvons pas nous permettre de miser sur une porte d’entrée unique en matière de services aux jeunes. Ceux-ci ont une multitude de parcours de vie et pour les rejoindre tous, nous devrons regrouper un ensemble d’acteurs qui travaillent de concert pour assurer ce cercle de protection autour des jeunes.
Au final, force est d’admettre que le plus gros reste à faire en ce qui a trait à l’élaboration d’une nouvelle politique de protection de la jeunesse qui viendrait répondre à l’ensemble des besoins des jeunes, sans en laisser derrière.
À propos du ROCAJQ :
Le ROCAJQ regroupe 67 organismes communautaires autonomes jeunesse membres (liste jointe à ce communiqué) répartis sur l’ensemble du territoire québécois, qui font une différence dans la vie de plus de 300 000 jeunes pour qu’ils aient une place dans la société, un présent positif et un avenir prometteur.
Un message, un commentaire ?