« On se rend compte que la préoccupation première des établissements a été d’arriver à un équilibre budgétaire à tout prix, et que, obnubilés par les promesses d’économie lancées par la firme Proaction, les gestionnaires ont relégué au second plan leurs préoccupations quant aux conséquences désastreuses que cette méthode aurait sur la dispensation des services et des soins aux patients ainsi que le stress énorme qu’elle causerait aux professionnelles en soins », déplore Sylvie Savard, vice-présidente et responsable politique du dossier à la FIQ. « La méthode Proaction qui prône, entre autres le minutage des activités dans les soins à domicile, ne permet pas une certaine souplesse de la part des professionnelles, pourtant nécessaire à la dispensation de soins particulièrement auprès de personnes à mobilité réduite, âgées ou handicapées », souligne Mme Savard.
La FIQ dénonce également que des gestionnaires aient préféré confier cette tâche d’organisation à une entreprise privée complètement déconnectée du réseau de la santé plutôt que d’être à l’écoute des professionnelles en soins qui travaillent quotidiennement dans le milieu et qui ont formulé à maintes reprises des suggestions pour favoriser une meilleure organisation des soins.
La FIQ questionne également le rôle de surveillance de l’Agence de santé et Services sociaux de Montréal qui n’a ni plus ni moins que fermé les yeux devant cette situation que la FIQ s’est pourtant efforcée de dénoncer sur plusieurs tribunes. La FIQ salue la volonté du Ministre de donner suite aux recommandations du Rapport sur l’octroi des contrats d’optimisation et notamment, de rappeler aux agences et aux établissements leurs obligations en matière d’octroi de contrats. La Fédération aurait cependant souhaité qu’une enquête sur la méthode Proaction dans sa globalité soit menée comme elle l’avait demandé au comité Tâches et organisation du travail auquel elle collabore avec le Ministère de la Santé et des Services sociaux.
Pour sa part, la FIQ a entrepris d’enquêter sur les contrats et la méthode Proaction et présentera son rapport publiquement plus tard à l’automne. D’ici là, la FIQ demande au Ministère de réagir rapidement et de suspendre les contrats Proaction qui sont en cours afin que cesse ce gaspillage de fonds publics, particulièrement déplorable dans un contexte de compressions budgétaires.