« Près de 20 ans après les premiers investissements dans RENIR, ce réseau unique censé favoriser l’interopérabilité des communications d’urgence ne répond toujours pas aux attentes des différents intervenants de la sécurité publique et civile. La vérificatrice générale, Mme Guylaine Leclerc, indique même que 78 % de ces intervenants rejettent son utilisation ! La logique comptable du gouvernement dans ce projet est pitoyable, car le rapport de la vérificatrice pointe que les revenus associés à l’exploitation du réseau ne sont jamais parvenus à couvrir les dépenses qui en découlent. Non seulement il ne convient pas à la majorité des intervenants, mais ses coûts risquent de défoncer le milliard $ », s’indigne Line Lamarre, présidente du SPGQ.
Par ailleurs, le SPGQ peine à s’étonner lorsque le rapport de la vérificatrice générale dénonce le modèle d’affaires lié à l’exploitation du réseau. Il expose le gestionnaire de cet important actif à un risque de dépendance à l’égard d’un fournisseur unique, indique Mme Leclerc. Le plus grand donneur de contrats informatiques du gouvernement, le Centre de services partagés du Québec (CSPQ, désormais Infrastructures technologiques Québec) ignorait déjà en 2014 l’ampleur des sommes investies depuis 2002 dans le projet RENIR. Comme quoi rien ne semble changer.
« Mme Leclerc observe que depuis 2002, la perte d’expertise et la dépendance à la sous-traitance se sont aggravées dans ce projet. Pour sa part, le SPGQ note un modèle de gouvernance de l’État québécois de moins en moins fonctionnel, déprofessionalisé et de plus en plus délesté d’une expertise interne en informatique, sans parler de sa dépendance abusive aux firmes privées. Qu’attend le gouvernement pour mettre un frein à la sous-traitance abusive et rétablir une expertise interne ? », conclut la présidente du SPGQ.
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