C’est la deuxième fois en quelques jours que l’APTS demande au ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux de présenter ses solutions. Vendredi dernier, le syndicat l’interpellait sur l’exode du personnel qui sévit actuellement dans les centres jeunesse et lui demandait d’intervenir de toute urgence pour enrayer l’hémorragie sinon les intervenant·e·s allaient prendre les moyens nécessaires pour se faire entendre. L’appel est resté sans lendemain, et voilà que la pression augmente d’un cran avec ce nouveau rapport de la vérificatrice générale.
« L’heure est grave et la situation va encore se dégrader dans les centres jeunesse, confirme sans équivoque la vérificatrice générale. Pendant ce temps, monsieur Carmant reste sourd à nos appels répétés et propose à la télé des mesures administratives dont on ne sait même pas si elles s’alignent sur les pistes de solution que nous lui avons indiquées il y a plusieurs mois déjà. J’aimerais bien qu’il nous les explique ses fameuses mesures. Nos intervenant·e·s ne demandent pas mieux que de les entendre », de souligner Andrée Poirier.
La présidente de l’APTS tend d’ailleurs une perche au ministre Carmant en l’invitant au 8e congrès de l’APTS, qui se tient jusqu’à jeudi à Trois-Rivières. De nombreux intervenant·e·s des centres jeunesse sont sur place pour cet événement. « Ce serait une occasion rêvée pour le ministre de venir valider ses solutions avec nos gens ; ce sont elles et eux les vrais spécialistes de la protection de la jeunesse. L’invitation lui est lancée et il sera le bienvenu. Il pourrait même en profiter pour remonter le moral des troupes s’il a de bonnes solutions dans ses cartons. »
La situation est plus critique que jamais dans les centres jeunesse, rappelle le syndicat. Au bout du rouleau, la plupart du temps jamais écoutés par leur employeur, parfois même critiqués à tort, des dizaines d’intervenant·e·s ont commencé à quitter leur emploi pour un autre à la faveur de la fusion des listes d’ancienneté entraînée par la réforme Barrette. Vingt-deux l’ont fait en Abitibi-Témiscamingue, vingt-deux autres dans Lanaudière, une trentaine en Montérégie Est. Et les chiffres vont augmenter, car la fusion des listes d’ancienneté se poursuivra au cours des prochaines semaines et des prochains mois.
L’APTS rappelle par ailleurs que les 47 millions annoncés l’été dernier pour transformer des postes précaires en postes permanents ne vont pas régler le problème, car il n’y a pas plus de "bras", en bout de piste, pour réduire la surcharge de travail sur le terrain. « Nos élu·e·s doivent cesser de se cacher derrière cet investissement insuffisant et derrière la Commission Laurent, devenue un paravent pour justifier les atermoiements. Vient un temps en politique où il faut prendre le taureau par les cornes. C’est ce que nous demandons à M. Carmant et à son gouvernement. Ils en ont la responsabilité politique et morale », de conclure la présidente de l’APTS.
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