L’APTS dénonce depuis plusieurs mois l’effritement constant de l’offre de services de santé et des services sociaux au Québec. « En santé mentale, la situation est particulièrement scandaleuse, s’indigne Carolle Dubé. L’attente est beaucoup trop longue pour recevoir des soins. La Protectrice critique l’inaction totale du gouvernement pour réduire les délais d’attente, qui peuvent avoir de graves conséquences sur la santé de personnes en situation extrêmement vulnérable. Par ailleurs, on attend toujours le plan d’action en santé mentale, maintes fois retardé. »
En matière de services à domicile, ce n’est guère plus reluisant. « Le gouvernement ne répond même pas aux besoins de base alors que la demande est sans cesse croissante, indique la présidente. Même situation pour les places d’hébergement. L’APTS dénonce depuis des années les multiples transferts d’établissements que subissent les personnes âgées avant d’obtenir une place. Ces déplacements aggravent souvent leur état et fragilise leur santé. Il est temps de mettre fin à cette pratique scandaleuse. »
La semaine dernière, l’APTS dénonçait la gestion trompeuse, par certains établissements, des listes d’attente en santé mentale et en services à domicile qui cache la réalité à la population. Cette semaine, la Protectrice émet un rapport dévastateur. « La situation est grave, s’inquiète Carolle Dubé. Pourtant, le gouvernement persiste à vouloir atteindre l’équilibre budgétaire, sans égard aux conséquences humaines bien concrètes de ses politiques. Le déficit zéro a un prix et ce sont les usagers et le personnel du réseau qui le paient. »
De plus en plus d’acteurs du milieu soupçonnent le gouvernement libéral de vouloir privatiser en catimini les services en affaiblissant le réseau public. « Comment comprendre autrement les actions de ce gouvernement ? Le dernier budget n’offre qu’une maigre augmentation de 1,4% des dépenses en santé et services sociaux. C’est bien en-dessous de ce qui est requis pour ne serait-ce que maintenir les services. Le gouvernement doit réinvestir de façon urgente, sous peine de voir le réseau s’écrouler », de conclure la présidente.