Le Rapport est particulièrement sévère en matière de services à domicile. « Contrairement aux promesses du ministre Barrette, nous ne constatons aucune amélioration des services, insiste la présidente. Pire encore, ils se dégradent. » La Protectrice constate par exemple que « l’exercice d’uniformisation des ressources mises à la disposition des clientèles au sein des CISSS et des CIUSSS mène souvent à un nivellement par le bas de l’offre de services. On choisit en effet le modèle local qui représente une économie de moyens et on l’étend à une échelle régionale. »
Pour l’APTS, ce nivellement par le bas est inacceptable. « Le ministre va sans doute nous répondre qu’il entend mettre en place sous peu les meilleures pratiques, de façon à uniformiser les services partout sur le territoire. Comme nous l’indiquons dans un avis remis au ministère aujourd’hui même, encore faut-il connaître la réalité du terrain avant d’harmoniser. Or, celle-ci n’est pas rose, s’inquiète Carolle Dubé. Les intervenants ont de moins en moins de temps pour bien faire leur travail et croulent sous les demandes de redditions de compte. Nous le disons au ministre depuis deux ans : il faut redonner de l’autonomie aux personnes travailleuses sociales, éducatrices spécialisées, ergothérapeutes et techniciennes en loisirs, entre autres. Celles-ci doivent également être en nombre suffisant, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle. »
En CHSLD, le portrait n’est guère plus reluisant. Entre 2013 et 2017, 2 763 places en hébergement public ont été fermées. De surcroît, plus de 3 500 personnes en lourde perte d’autonomie sont en attente d’une place. « La clientèle en CHSLD est de plus en plus diversifiée et les cas de plus en plus complexes. Les conséquences sont énormes pour l’ensemble du réseau et pour les proches aidants, qui doivent compenser pour les carences du système, s’indigne la présidente. À l’instar de la Protectrice du citoyen, l’APTS demande au ministre de réinvestir dans l’hébergement public, de façon à ne laisser personne sur le carreau. »
La Protectrice du citoyen critique également l’absence de concertation entre les différents services offerts aux jeunes en difficulté. Il arrive également trop souvent que la Direction de la protection de la jeunesse ordonne de traiter un jeune, alors que le CLSC est incapable de fournir un service adéquat, faute de ressources. « Comme les personnes âgées, les jeunes en difficulté sont vulnérables. Le ministre doit cesser de gâter les médecins et réinvestir dans les services directs, de conclure Carolle Dubé. C’est une simple question de décence et de justice. »
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