« Après avoir goûté aux patates en poudre dans les CHSLD, pourquoi le ministre ne vient-il pas passer un quart de travail de jour et de nuit avec deux paramédics de la région de Québec ? Il va constater que ce n’est pas des situations occasionnelles », lance Jonathan Beaupré, vice-président de l’ATPH-CSN.
Un problème connu
Le syndicat des paramédics intervient depuis de nombreuses années pour dénoncer le manque d’effectifs ambulanciers dans la région de Québec. « Les premières interventions de l’ATPH-CSN sur la question datent de 2005, et depuis, nous sommes revenus à la charge année après année. Il a toujours fallu se battre contre le manque d’effectif pour que le ministère attribue de nouveau permis », rappelle M. Maheux.
Le problème est connu et reconnu par le ministère de la Santé et des Services sociaux selon M. Beaupré. « En 2016, lors d’une audience au Tribunal administratif du travail, Mme Marie Simard, la directrice adjointe des services préhospitaliers d’urgence au ministère de la Santé et des Services sociaux, indiquait au tribunal, que la zone de Québec a un taux d’utilisation de ses ressources qui est au seuil de la limite fixée et qu’elle est en observation intense de la part du MSSS », indique le vice-président de l’ATPH.
Selon les paramédics, il est plus que temps d’agir et d’ajouter les ressources nécessaires afin de couvrir l’ensemble des besoins grandissants de la population.
Annexe 1
Annexe 2
Incidents récents rapportés par des membres de l’ATPH-CSN
Samedi 23 septembre, en soirée
Un appel prioritaire est logé, il n’y a qu’un véhicule disponible sur la route. Le seul véhicule disponible sort d’un centre hospitalier à 46 km de l’appel. L’intervention des paramédics pourra commencer 61 minutes plus tard.
Dimanche 24 septembre, en soirée
Un appel pour une douleur aux hanches, à la suite d’une chute non récente, est logé. La dame est souffrante, mais l’appel n’est pas jugé prioritaire et aucun véhicule ne peut répondre à l’appel dans l’immédiat. L’intervention des paramédics commence 3 h 36 après l’appel.
Dimanche 24 septembre, en soirée
Un appel est logé pour détresse respiratoire avec décompensation. Aucun véhicule n’est disponible, le plus près est à 24 km. L’intervention des paramédics peut commencer 22 minutes après l’appel alors que dans un cas comme celui-ci, le délai maximum devrait être de 8 minutes.
Lundi 25 septembre, en soirée
Un appel d’urgence est logé pour une dame qui a chuté, elle accuse une douleur épigastrique. Aucun véhicule n’est disponible, il faudra 19 minutes avant d’en trouver un. L’intervention des paramédics peut commencer 42 minutes après l’appel, alors que dans un cas comme celui-ci, le délai maximum devrait être 8 minutes. On découvre finalement que la dame a un infarctus massif.
Selon les données compilées par le syndicat, il y a en moyenne au moins 180 minutes par jour, tous les jours, où aucune ambulance n’est disponible à Québec. « Les indicateurs basés sur le % d’occupation ne sont pas fonctionnels et sont trompeurs », pense Frédéric Maheux qui explique « on peut tout à fait ne recevoir aucun appel de la journée et être complètement débordé en soirée, ce qui nous amènera une statistique d’occupation de 25 % seulement, même s’il a manqué d’ambulances pendant 3 h ».
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