Le 29 mars dernier, l’administration Plante avait profité d’une assemblée publique de la Commission sur le développement social et la diversité montréalaise et de la Commission de la sécurité publique pour dévoiler ses 12 engagements pour 2022 afin de favoriser l’inclusion sociale.
Le Syndicat des Cols bleus regroupés de Montréal se réjouissait de ces engagements. Cependant, la Ville de Montréal n’a mis en application aucune de ces actions, lesquelles auraient permis de corriger un grand nombre d’injustices passées et actuelles. En effet, plusieurs décisions de gestion basées sur des stéréotypes entraînent des traitements qui creusent un fossé entre les travailleuses et les travailleurs.
Racisme systémique
On se souviendra qu’en mai 2021, deux rapports commandés à la suite de plaintes de plusieurs cols bleus racisés de Montréal-Nord avaient clairement établi que les modes de gestion en place depuis des décennies avaient mené à du racisme systémique et créé des injustices que nombreux subissent encore aujourd’hui.
De plus, les représentant(e)s syndicaux ont pu constater que certaines mauvaises pratiques de l’arrondissement de Montréal-Nord soulevées également dans ceux-ci se reproduisaient dans l’ensemble des milieux de travail de la Ville de Montréal.
L’employeur, pour sa part, au lieu de chercher un règlement et une correction des situations, maquille et persiste à maintenir une discrimination systémique envers ses employé(e)s. En privilégiant le processus d’arbitrage, ce qui occasionne des coûts faramineux pour les citoyens et citoyennes, la Ville démontre clairement son manque de sensibilité et sa reconnaissance des faits n’était donc qu’un écran de fumée. À ce jour, aucune action concrète n’est appliquée sur le terrain.
Âgisme, handicap, santé mentale
La partie syndicale dénonce également les autres formes insidieuses de discrimination qui briment notamment les cols bleus plus âgés ou ayant un handicap. Par exemple, certains n’ont aucune possibilité d’obtenir des prestations d’assurance invalidité, alors que ceci est inscrit dans la convention collective. En conséquence, ces salarié(e)s se voient souvent poussés vers la retraite.
De plus, l’ensemble des dossiers en matière de santé mentale n’est pas traité avec toute la sensibilité que ce type de dossiers requiert.
« Des gens se retrouvent congédiés administrativement alors qu’ils sont en état de détresse. Aucun mécanisme n’est mis en place pour prévenir et permettre un accommodement organisationnel pour leur venir en aide. Pourtant, c’est une responsabilité citoyenne de protéger les plus faibles », a souligné M. Bisson.
Traitement aléatoire
Le syndicat mentionne également la situation discriminatoire dans laquelle se trouvent ses membres qui travaillent à l’usine de filtration de Dorval en raison du refus de la Ville de leur accorder les mêmes avantages sur le plan du régime de retraite que ce à quoi les autres salarié(e)s de la Ville ont droit. Depuis plus de huit ans, ces travailleuses et travailleurs espèrent un règlement qui leur permettra d’accéder à une retraite décente.
« Il existe des solutions pour toutes ces situations. Tout ce que nous demandons à la Ville, c’est de régler l’ensemble des problèmes de racisme et de discrimination qui minent le climat de travail et le bien-être de trop nombreux cols bleus », de conclure le président du Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal.
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