Grâce à une demande d’accès à l’information, le journal Blacklock’s Reporter a obtenu le rapport interne de l’étude, y compris un rapport de la direction intitulé Banking : A Proven Diversification Strategy (Services bancaires : une stratégie de diversification qui a fait ses preuves). Sur les 811 pages du rapport, 701 ont été caviardées.
« D’après ce que nous avons appris jusqu’à présent, le rapport de l’étude irait dans le même sens que les recommandations du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), et il viendrait donner raison au Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) qui défend l’énorme potentiel des services bancaires pour maintenir l’autonomie du service postal public. Au lieu d’approfondir cette option, Postes Canada a préféré mettre un terme à l’étude et camoufler le rapport », a déclaré Gayle Bossenberry, 1re vice-présidente nationale du STTP.
D’autres pays, par exemple la Suisse, la Nouvelle-Zélande, l’Italie et la France, ont soutenu la rentabilité de leur administration postale grâce aux revenus tirés de la prestation de services bancaires. Dans ces pays, la population bénéficie d’un service postal public stable et d’un accès accru à des services bancaires. Selon l’article du Blacklock’s Reporter, les profits du secteur bancaire canadien atteignent en moyenne 20,5 % par année, y compris les services financiers du Choix du Président et de Canadian Tire.
John Anderson, l’auteur de l’étude sur les services bancaires postaux publié par le Centre canadien de politiques alternatives en 2013, se dit surpris d’apprendre que Postes Canada a mené une telle étude, mais déclare ne pas être étonné de son contenu. « Je crois que quiconque se penche sérieusement sur le sujet y verra la même opportunité d’action. Forte d’un réseau de 6 500 points de service, Postes Canada aurait, d’entrée de jeu, l’infrastructure la plus étendue au pays pour offrir des services financiers. »
« Si Postes Canada s’intéressait à la prestation de services bancaires, pourquoi nous avoir sans cesse répété que, pour elle, ce n’était pas une possibilité à envisager ?, demande Mme Bossenberry. « Et qui a étouffé l’étude ? » ajoute-t-elle.