Tiré d’Europe solidaire sans frontière.
International
RSISL : Un tournant ?
Depuis quelques années, la propagande israélienne prétend qu’il n’y a plus de « conflit israélo-palestinien », que l’armée israélienne a soumis la population palestinienne, que leur supériorité militaire garantit leur sécurité, et les gouvernements occidentaux font semblant d’y croire.
Pris par surprise hier matin par le Hamas et la résistance palestinienne, les gouvernements occidentaux n’ont pas eu le temps de mettre à jour les communiqués qu’ils publient toujours dans ce genre de situation. Ils condamnent les actions « terroristes », rappellent le droit d’Israël de se défendre, et appellent à la fin de la violence de la part des Palestiniens.
L’absurdité de ces communiqués résulte du fait qu’ils ne se concentrent que sur les événements de ces dernières heures. Pourtant, pour comprendre la situation en Palestine en général et à Gaza en particulier, il faut se rappeler que la plupart des Palestinien.nes de Gaza sont les descendant.es des réfugié.es de la guerre de 1948. L’ONU leur a donné le droit de retourner chez eux, à l’intérieur des frontières actuelles de l’État d’Israël qui le leur refuse. Il faut se rappeler que depuis des dizaines d’années, Israël ne respecte pas le droit international et continue à coloniser, réprimer, ségréger et bafouer le droit à l’autodétermination du peuple palestinien. Il faut se rappeler que les Palestinien.nes de Gaza sont sous un blocus illégal et condamné, mais sans effet, depuis 17 ans. Enfin, il faut aussi rappeler que depuis un an, le gouvernement israélien d’extrême droite ne négocie rien avec les Palestinien.nes. Il ne fait qu’utiliser la force, aveuglément, pensant ainsi les soumettre, et détourner l’attention des affaires de corruption dans lesquelles il est impliqué.
Depuis le début de l’année, les assassinats de Palestinien.nes se sont multipliés (plus de 230, un chiffre largement supérieur à celui des 10 dernières années), de même que les expulsions relevant du nettoyage ethnique, les incarcérations, notamment sans procès, y compris d’un nombre d’enfants sans précédent, et la rétention des corps de Palestiniens assassinés. Ces pratiques étatiques s’accompagnent d’un chèque en blanc donné aux colons israéliens qui, eux aussi, attaquent des villages palestiniens de Cisjordanie dans de véritables pogroms, mais aussi des sites religieux musulmans et chrétiens, causant des morts et des destructions, encouragés par des ministres d’extrême droite.
Contrairement à ce qu’espéraient ces pyromanes, l’humiliation quotidienne des Palestinien.nes ne leur a pas fait baisser la tête. Au contraire, elle a alimenté leur colère, et les a poussés à reprendre les armes, une tactique qui avait pourtant été abandonnée pendant des années. Ce tournant a débuté par le retour de groupes armés en Cisjordanie en 2022, et on voit maintenant la résistance palestinienne à Gaza infliger à l’armée et au gouvernement israéliens la pire débâcle de son histoire.
Il n’y a pas de guerre propre, nous condamnons tous les crimes de guerre, et nous savons qu’une telle attaque va malheureusement causer des centaines de victimes civiles israéliennes, alors que des civils et des militaires israéliens seraient déjà détenus à Gaza. Nous savons aussi que le gouvernement israélien ne connaît pour l’instant pas d’autre stratégie que de répondre par des bombardements et causer d’autres pertes humaines, palestiniennes, qui se comptent aussi déjà par centaines. Il est également possible que des forces armées de pays voisins interviennent, risquant ainsi de mettre toute la région à feu et à sang.
N’oublions pas que les pertes civiles n’ont qu’un seul responsable : la colonisation israélienne et la violence qu’elle produit. C’est donc là que la communauté internationale doit agir et faire pression sur l’État israélien pour qu’il change enfin de logiciel et cesse d’ajouter des morts aux morts. En plus des arguments humanitaires, la journée d’hier devrait achever de convaincre que la stratégie d’Israël, depuis 70 ans, ne fonctionne pas. Les Palestinien.nes se battront tant qu’ils subiront l’injustice. C’est donc aussi par pragmatisme qu’Israël doit chercher une solution pérenne et prendre la voie du droit international : lever le blocus sur Gaza, évacuer les territoires occupés, laisser les réfugié.es retourner chez elles et eux, et mettre fin à la situation d’apartheid en accordant la pleine égalité à tou.tes ses habitant.es. Sans ces mesures de bon sens, la succession de massacres ne va faire que continuer.
Si nos gouvernements se refusent à de telles pressions, c’est à nous de faire pression sur eux, pour leur faire entendre raison, et exiger la fin de l’impunité pour Israël. Il est encore temps d’éviter un bain de sang, et les populations du monde entier doivent faire pression sur leurs gouvernements pour qu’ils fassent cesser l’opération militaire entreprise par le gouvernement de Netanyahou humilié par le Hamas, et le ramène à la table des négociations. C’est ainsi que le tournant actuel pourrait débloquer la situation et déboucher, enfin, sur une paix juste en Palestine.
7 octobre 2023, Le Réseau
Réseau Syndical International de Solidarité et de Luttes
Australie
Red Fag : Aux côtés de Gaza !
Red Flag se tient sans équivoque aux côtés des Palestiniens qui subissent actuellement les bombardements israéliens. Nous nous opposons à cette guerre israélienne et défendons le droit des Palestiniens à l’autodéfense et à l’autodétermination nationale.
Pour l’arrière-plan, voir :
Five things to remember when Israel ‘defends itself’ :
https://www.europe-solidaire.org/spip.php?article68143
France
AFPS - Gaza : l’échec de la politique israélienne d’enfermement du peuple palestinien
L’offensive menée depuis la Bande de Gaza par des groupes armés palestiniens, revendiquée notamment par le Hamas, est d’une ampleur sans précédent. Des sites militaires israéliens ont été investis, notamment à Sderot et au poste de Karem Abu Salem, qui est le seul point de passage des marchandises depuis le resserrement du blocus de Gaza. Dans le même temps, des milliers de roquettes étaient tirées, dans une attaque massive mettant en échec la défense anti-missiles israélienne.
Il est d’abord important de qualifier cette opération pour ce qu’elle est : une opération militaire du faible contre le fort, en rappelant que l’armée israélienne est l’une des plus fortes et des mieux équipées du monde. Nous déplorons que des civils aient été tués des deux côtés, et mettons en garde contre l’utilisation du terme de « terroriste » qui a été utilisé de tous temps contre les mouvements de résistance.
Il faut aussi rappeler le contexte de cette action, qui survient alors que les agressions et exactions de l’armée israélienne et des colons contre les habitants de Cisjordanie sont quotidiennes, et qu’elles ont causé la mort de 237 personnes dont 50 mineurs dans la population palestinienne depuis le début de l’année. A Gaza, depuis le 13 septembre, des manifestations pacifiques près de la limite orientale de la Bande de Gaza ont fait au moins 6 morts et 50 blessés dont deux journalistes palestiniens.
Cette période de fêtes juives est aussi synonyme pour les Palestiniens de toujours plus de restrictions, et de provocations répétées contre l’Esplanade des Mosquées et la mosquée Al-Aqsa, au mépris des accords internationaux. Il faut rappeler enfin que le gouvernement israélien d’extrême-droite, raciste et suprémaciste, a fait de la colonisation le premier point de son programme de gouvernement : depuis le début de l’année, on assiste à une accélération spectaculaire des opérations de colonisation, de nettoyage ethnique, et de répression contre le peuple palestinien.
Cette opération militaire des groupes palestiniens, encore en cours, est un échec cuisant pour la doctrine israélienne du tout-sécuritaire, qui prétend enfermer les Palestiniens dans des barrières infranchissables, en leur infligeant des conditions de vie insupportables : le blocus de Gaza qui dure depuis plus de 17 ans est une punition collective interdite par le droit international : c’est une honte pour Israël et pour tous les Etats qui le laissent faire ; c’est une des composantes du régime d’apartheid imposé par l’Etat d’Israël au peuple palestinien.
Il n’y aura pas de paix sans perspective politique, il n’y aura pas de perspective politique sans que des sanctions ne soient prises contre Israël pour qu’il mette fin à ce régime d’oppression et qu’il se conforme au droit international et aux résolutions de l’ONU, notamment la fin de l’occupation, de la colonisation, et du déni des droits du peuple palestinien.
Alors que le Premier ministre israélien annonce le pire en reprenant le discours le plus extrémiste du « prix à payer », nous demandons aux autorités françaises et européennes de faire fermement savoir à l’Etat d’Israël qu’ils n’accepteront pas une nouvelle opération militaire contre la population palestinienne, notamment celle de la Bande de Gaza.
A l’heure où nous publions ce communiqué, les informations dont nous disposons font état de 160 Palestiniens tués et 1000 blessés du fait des bombardements israéliens, par voie aérienne et maritime, contre la Bande de Gaza. Il faut exiger de l’État d’Israël qu’il mette fin immédiatement à ces bombardements meurtriers. Le peuple palestinien a aussi droit à la sécurité, et il est urgent que la France et les instances internationales se préoccupent sérieusement de sa protection.
Le Bureau National de l’AFPS, le 7 octobre 2023 à 16h
Association France Palestine Solidarité (AFPS)
UJFP : Ça suffit le concert des nations pro-israélien ! Résister à un occupant est légitime !
Au moment où nous écrivons, sans informations détaillées et vérifiées, nous tenons à préciser ce qui suit.
Un déferlement de commentaires présente comme d’habitude le Hamas et les Palestiniens comme les agresseurs et l’armée israélienne comme ripostant. Quoi que nous puissions penser de là où nous sommes de la stratégie adoptée par le Hamas (et nous n’avons pas forcément un point de vue commun sur le sujet), nous nous devons de rappeler que c’est :
• Israël la puissance colonisatrice,
• Israël qui impose un blocus inhumain à Gaza,
• Israël qui poursuit à marche forcée une colonisation de peuplement sur toute la Palestine historique,
• Israël qui conforte un régime d’apartheid et utilise l’emprisonnement massif comme un moyen de gestion de son occupation,
• Israël dont l’armée dans la dernière période couvre les pogroms opérés par les colons contre les villages palestiniens.
Plus de 200 morts palestiniens depuis le début de l’année, plus de 1000 détenus administratifs (c’est-à-dire sans jugement et sans accès au dossier d’accusation), etc. Et nous rappelons que le droit international, qu’Israël foule au pied, justifie la résistance, y compris armée, à l’occupation et à l’oppression.
Les événements d’aujourd’hui doivent rappeler à toutes et tous, et en particulier à la population israélienne, qu’il n’y aura pas de paix possible pour une communauté juive dans cette région du monde sans que soit reconnu à toutes et tous l’égalité des droits. Nous maintenons notre appel aux autorités françaises à cesser la sempiternelle référence univoque au droit d’Israël à la sécurité et à cesser sa collaboration militaire et économique avec cet État colonial.
Nous soutenons la résistance du peuple palestinien face à l’occupation, à la répression, au déni du droit des Palestiniens.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 7 octobre 2023
Union juive française pour la paix
Union syndicale Solidaires : Pour une paix juste et durable, Solidaires défend le respect du droit international pour la Palestine
Le Hamas et des mouvements de la résistance palestinienne ont lancé une opération d’envergure samedi, brisant en de nombreux points la ceinture de haute sécurité qui enferme des millions de Palestinien.nes dans la bande de Gaza, ré-enclenchant un début de guerre qui dure en réalité depuis plus de 70 ans. Des centaines de morts sont déjà à déplorer, et l’État israélien répond par des bombardements sur Gaza. Il est également possible que des forces armées de pays voisins interviennent, risquant ainsi de mettre toute la région à feu et à sang.
Pour comprendre la situation en Palestine en général et à Gaza en particulier, il faut se rappeler que la plupart des Palestinien·nes de Gaza sont les descendant·es des réfugié·es de la guerre de 1948. L’ONU leur a donné le droit de retourner chez eux, à l’intérieur des frontières actuelles de l’État d’Israël qui le leur refuse. Il faut se rappeler que depuis des dizaines d’années, Israël ne respecte pas le droit international et continue à coloniser, réprimer, ségréger et bafouer le droit à l’autodétermination du peuple palestinien. Il faut se rappeler que les Palestinien·nes de Gaza sont sous un blocus illégal et condamné, mais sans effet, depuis 17 ans. Il faut aussi se rappeler que depuis un an, le gouvernement israélien d’extrême droite ne négocie rien avec les Palestinien·nes. Il ne fait qu’utiliser la force, aveuglément, pensant ainsi les soumettre, et détourner l’attention des affaires de corruption dans lesquelles il est impliqué.
Depuis le début de l’année, les assassinats de Palestinien•nes se sont multipliés (plus de 230, un chiffre largement supérieur à celui des 10 dernières années), de même que les expulsions relevant du nettoyage ethnique, les incarcérations, notamment sans procès, y compris d’un nombre d’enfants sans précédent, et la rétention des corps de Palestinien·nes assassiné·es. Ces pratiques étatiques s’accompagnent d’un chèque en blanc donné aux colons israéliens qui, eux aussi, attaquent des villages palestiniens de Cisjordanie mais aussi des sites religieux musulmans et chrétiens, causant des morts et des destructions, encouragés par des ministres d’extrême droite.
La communauté internationale doit agir et faire pression sur l’État israélien pour qu’il change enfin de logiciel et se conforme au droit international, évacue les territoires occupés, laisse les réfugié·es retourner chez elles et eux, et mette fin à la situation d’apartheid en accordant la pleine égalité à tou·tes ses habitant·es . Sans ces mesures de bon sens, la succession de massacres continuera.
L’Union syndicale Solidaires exprime sa solidarité avec le peuple palestinien, et rappelle le droit imprescriptible qu’il a de se défendre pour se libérer du joug colonial. Elle condamne les meurtres, violences et prises d’otages à l’encontre de civils quels qu’ils soient. Elle appelle le gouvernement français à faire pression sur Israël pour éviter un massacre en représailles qui ne fera que nourrir durablement la haine contre l’occupant.
L’Union syndicale Solidaires prendra sa place dans les mobilisations unitaires pour le respect du droit international vis à vis de la Palestine, pour trouver les pistes réelles d’une paix juste et durable.
Le 8 octobre 2023
NPA - Offensive de Gaza : nous sommes tous et toutes palestinienNEs !
Depuis ce matin, une vaste offensive a été lancée depuis Gaza par le Hamas en territoire “israélien”. Il s’agit d’une offensive sans précédent qui a pris de court la direction militaire israélienne. En plus des roquettes tirées sur plusieurs postes militaires, certaines colonies autour de Gaza ont été acquises aux résistantEs.
Gaza est sous blocus depuis 15 ans et connaît depuis une situation humanitaire dramatique, cela sans compter les humiliations, les mortEs et les bombardements. Longtemps cantonnéEs aux actualités autour du cycle provocations - roquettes - bombardements et appels à la “désescalade” des “deux côtés”, les PalestinienNEs étaient dépeintEs comme passives et passifs, toujours dans la survie. La stratégie israélienne, appelée la “tondeuse à gazon”, consiste en réalité à éliminer physiquement et régulièrement des nouvelles générations de militantEs et d’opposantEs à l’occupation, dans un cycle de répétition interminable.
Cette fois-ci, l’offensive est du côté de la résistance. En effet, avec un gouvernement israélien ouvertement d’extrême droite prêt à toutes les annexions et crimes de guerre, les dernières provocations sur l’esplanade des mosquées, ça ne peut plus durer ! Le Hamas appelle les palestienNes à se soulever dans tous les territoires et à lutter contre l’occupation. Les manifestations pour la démocratie en Israël (qui devaient avoir lieu ce samedi) ont été annulées par leur organisateurs pour soutenir l’armée d’occupation. Il est trop tôt pour connaître l’issue de cette offensive. A cette heure, il est évidemment à craindre que l’armée israélienne se permette les pires exactions et représailles, cela avec la bénédiction de la communauté internationale occidentale.
Le NPA ne se joint pas à la litanie des appels à la prétendue “désescalade”. En effet, la guerre contre les PalestinienNEs dure depuis 75 ans, et la gauche devrait se rappeler de la nécessaire solidarité avec les luttes de résistances contre l’oppression et l’occupation. Le NPA rappelle son soutien aux PalestinienNEs et aux moyens de luttes qu’ils et elles ont choisi pour résister. Nous lançons un appel à l’organisation rapide de mobilisations de soutien au peuple palestien. Nous soutenons l’exigence de sanctions internationales contre les crimes de guerre et d’apartheid d’Israël, celles-ci étant encore plus nécessaires aujourd’hui face à la violence et la haine de la classe dirigeante actuelle en Israël. Enfin nous rappelons que c’est bien l’absence de sanctions et plus généralement l’occupation, l’extension de la colonisation et l’apartheid, qui sont responsables de cette situation.
Aujourd’hui comme hier, nous sommes toutes et tous palestienNEs. Intifada !
Montreuil, le samedi 7 octobre 2023
Nouveau Parti anticapitaliste (NPA)
Publié le Samedi 7 octobre 2023 à 19h12 :
NPA- Offensive de Gaza : les solidarités du NPA vont à la lutte légitime du peuple palestinien
Depuis deux jours, c’est bel et bien à une amplification de la lutte pour les droits du peuple palestinien à laquelle nous assistons. Le nombre des victimes civiles et la bataille des chiffres et des images choquent à juste titre, mais ne doit pas nous faire oublier que ces derniers évènements autour de l’offensive de Gaza ne peuvent s’apprécier qu’à la lumière de la situation dramatique du peuple palestinien. Humiliations quotidiennes, meurtres, emprisonnement, amplification de la politique d’occupation et de colonisation par Netanyahu et son pouvoir d’extrême droite, blocus inhumain de la bande de Gaza qui dure depuis une quinzaine d’années… Tout cela est subi par les PalestinienNEs dans l’indifférence totale de la “communauté internationale”, avec ces grandes puissances qui regardent ailleurs quand l’ONU a multiplié les résolutions contre la politique d’apartheid de l’Etat d’Israël.
Ici, les larmes de bien des dirigeants politiques et commentateurs divers et variés sont à géométrie variable. Après avoir été indifférent au sort des PalestinienNEs pendant des décennies, voire l’avoir invisibilisé, une offensive idéologique a lieu aujourd’hui contre le “terrorisme” du Hamas, consensus visant à empêcher dans un même mouvement la solidarité avec la lutte pourtant légitime du peuple palestinien pour ses droits.
Le projet politique et idéologique, la stratégie et les moyens de lutte du Hamas ne sont pas ceux du NPA. Dans ce cadre, nous dénonçons les tueries de civils menées par le Hamas. La résistance palestinienne est d’ailleurs composée de forces avec des projets politiques différents. Nous déplorons toutes les victimes civiles, qu’elles soient israéliennes ou palestiniennes, et nous dénonçons tous les crimes de guerre.
Nous partageons la lutte nécessaire contre la colonisation menée par un État belliqueux et guerrier, celui d’Israël, qui aujourd’hui jette à la rue des centaines de milliers de personnes en quelques heures avant de bombarder et veut mettre en place un “siège complet” de la bande de Gaza. Nous ne confondons pas cet État et sa politique avec le peuple, les militantEs, ou les courants anti-guerre, à l’image du journal israélien Haaretz qui titre “Netanyahou porte la responsabilité de cette guerre Israël-Gaza”.
Nous réaffirmons notre soutien plein et entier à la lutte des PalestinienNEs pour leur émancipation, y compris par la lutte armée, et pour le droit à l’autodétermination, seule condition pour que les PalestinienNEs puissent vivre en paix sur leur terre.
Depuis deux jours, plusieurs personnalités politiques, dont la Première ministre Borne, ou des associations, comme la LICRA, l’Union des étudiants juifs de France ou l’association Avocats sans frontières, ont multiplié les déclarations agressives et les menaces à l’égard du NPA. La campagne qui se déchaîne contre nous est indécente et mensongère, et nous demandons à pouvoir expliquer notre position dans les médias. Aucune menace de procès ou d’interdiction ne viendra faire taire nos solidarités avec les oppriméEs. C’est pour cela que nous réitérons l’appel déjà lancé à l’organisation, ces prochains jours et dans l’unité, de mobilisations de rue en soutien au peuple palestinien et à la lutte légitime pour ses droits.
Montreuil, le lundi 9 octobre 2023
Nouveau Parti anticapitaliste (NPA)
Publié le Lundi 9 octobre 2023 à 13h16. :
Yorgos Mitralias : Massacres et impasses moyen-orientales
Au-delà du sionisme et du djihadisme !
Plus que jamais au cours des 75 années d’existence de l’État d’Israël, c’est ces jours-ci qu’on a assiste au naufrage spectaculaire mais aussi si tragique, de la grande promesse qu’a fait le mouvement sioniste au peuple juif persécuté... que seul un État juif en Palestine serait en mesure de lui apporter la sécurité et la paix dont il a été privé pendant des siècles ! Aujourd’hui, l’échec patent du sionisme à tenir sa promesse est plus manifeste que jamais, car il est désormais généralement admis que la diaspora juive à travers le monde peut toujours être soumise à l’antisémitisme (de nouveau en forte hausse), mais qu’elle vit néanmoins dans une sécurité et une paix bien plus grandes que la population juive en Israël. En clair, l’endroit du monde le plus dangereux pour un juif est aujourd’hui... Israël !.…
Hélas, les dernières personnes à admettre cette affirmation sont les dirigeants actuels d’Israël, ceux qui mènent bien plus que n’importe quel Hamas, Djihad ou Hezbollah à la catastrophe. Racistes à l’extrême, chauvins, partisans inconditionnels du Grand Israël, obscurantistes et bellicistes professionnels, les différents politiciens d’extrême droite qui composent le gouvernement israélien n’ont d’autre projet que de poursuivre l’aggravation de la crise, de grignoter constamment les terres palestiniennes, d’opprimer et d’humilier à l’extrême le peuple palestinien. Car c’est leur survie politique - et pas seulement - qui l’exige. Parce que seule l’hystérie va-t-en-guerre et nationaliste peut permettre à leur chef, l’infâme Bibi Netanyahou, de relâcher la pression étouffante qu’exercent sur lui depuis un an (!) les centaines de milliers de citoyens israéliens qui manifestent deux fois par semaine (!), exigeant sa destitution, son jugement et sa condamnation tant pour son incroyable corruption que pour sa tentative de démolition des institutions démocratiques du pays. Soixante-quinze ans plus tard, la dénonciation publique par le grand (juif) Albert Einstein des maîtres à penser et ancêtres politiques de M. Netanyahou comme des « fascistes », des « racistes » et des « terroristes » qui ne peuvent que causer un grand tort au peuple juif est plus que jamais utile et d’actualité... [1]
Alors, si nous ne pouvons rien attendre d’un tant soit peu prometteur des dirigeants israéliens, mais aussi de leur opposition officielle, nous ne pouvons aussi pas nourrir la moindre illusion démocratique et progressiste à l’égard du Hamas, du Hezbollah et de leur « puissance protectrice », l’Iran du régime obscurantiste et ultra-repressif des Ayatollahs. Et bien sûr, nous ne pouvons rien attendre de bon des dirigeants occidentaux, qui ne sont capables que de fermer les yeux devant les crimes Israéliens pour pouvoir apporter un soutien inconditionnel à Netanyahou et qualifier les combattants du Hamas de « terroristes ». La conclusion (provisoire ?) est donc forcément pessimiste : la résistance, la lutte plus que juste du peuple palestinien contre ses ennemis mais aussi ses « amis », ne trouve toujours pas une expression politique susceptible d’inspirer et de mobiliser les masses arabes, y compris le peuple palestinien, a l’instar de ce qu’ ont réalisé dans le passé, au moins en partie, d’abord le socialisme et ensuite le panarabisme.
Puisque donc c’est sur les ruines du message émancipateur socialiste et communiste que prospèrent à notre époque ces obscurantismes réactionnaires tant religieux que néo-libéraux, qui gangrènent à notre époque l’humanité, il devient évident que le début d’une sortie des impasses actuelles doit et peut être recherché à travers la réinvention d’un mouvement anti-impérialiste de libération nationale et sociale basé sur la solidarité internationaliste de « ceux d’en bas ». Une « réinvention » qui nous concerne tous et toutes directement, y compris dans notre propre pays. Après tout, étant donné l’énorme supériorité militaire d’Israël et la trahison permanente et de plus en plus scandaleuse de la cause palestinienne par tous les régimes arabes d’ailleurs si autoritaires et antidémocratiques, le seul moyen d’empêcher la poursuite indéfinie des massacres mutuels des Palestiniens et des juifs Israéliens est leur solidarité militante et leur lutte commune contre leurs ennemis communs. La tâche parait et est effectivement difficile. Mais c’est la seule option réaliste …
Yorgos Mitralias
Note
1. Voir notre texte « Quand Einstein a qualifié de »fascistes« ceux qui dirigent aujourd’hui Israël... » : https://blogs.mediapart.fr/yorgos-mitralias/blog/020423/quand-einstein-appelait-fascistes-ceux-qui-gouvernent-israel
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