« Ça fait des années qu’on sait que le français recule dans la région de Montréal, mais que nos gouvernements ne prennent pas les grands moyens pour s’attaquer au problème. Au lieu de passer son temps à sommer la ville d’agir pour protéger le français, M. Jolin-Barrette devrait se rappeler que c’est sa responsabilité de s’assurer que la ville ait les ressources nécessaires pour le faire. J’ai été étonnée d’apprendre cette semaine que Montréal avait été privée de 500 000$ pour des activités de francisation. Le ministre doit faire preuve de cohérence en ne lésinant pas sur les ressources. C’est bien beau d’ouvrir un bureau de l’OQLF à Drummondville, mais les besoins sont à Montréal », rappelle Mme Ghazal.
Pour la députée solidaire, la solution passe par la création d’un bureau de l’Office québécois de la langue française (OQLF) qui serait entièrement dédié à la promotion du français à Montréal. Ce bureau aurait notamment pour mandat d’identifier les secteurs prioritaires où il faut intervenir pour revaloriser le français, d’offrir de l’expertise en francisation, de faire connaître les subventions offertes par l’OQLF, mais aussi d’accompagner les entreprises dans leurs efforts pour promouvoir le français en milieu de travail.
« L’OQLF est un organisme essentiel à la valorisation du français, mais malheureusement, l’image que beaucoup de gens en ont, c’est que c’est une sorte de police de la langue qui vient taper sur les doigts des restaurants qui mettent le mot pasta dans leur menu. Il faut changer cette image-là qui est erronée. L’OQLF est là pour accompagner les entreprises et leur donner les bons outils pour favoriser l’usage du français dans leur milieu de travail. Il faut miser sur cette mission d’accompagnement. Punir, ce n’est pas la solution pour valoriser le français : ce qu’on veut, c’est que les entrepreneurs viennent solliciter l’OQLF pour se faire accompagner », explique Mme Ghazal.
Injustice pour les travailleurs unilingues francophones
Pour la députée de Mercier, l’accès au marché du travail pour les travailleurs et travailleuses unilingues francophones doit être élevé au rang de priorité par le ministre Jolin-Barrette. Elle déplore notamment que de nombreux immigrants francophones ne parviennent pas à trouver d’emplois en raison de leur unilinguisme.
« Ce n’est pas normal qu’au Québec, en 2021, des immigrants soient obligés de prendre des cours en anglais pour décrocher des emplois plus intéressants. On met la menace pour la survie du français sur le dos des immigrants, mais on parle assez peu de ceux et celles qui parlent français et qui sont contraints de prendre des emplois en-deçà de leurs compétences à cause de leur unilinguisme. Comme fille d’immigrants, ça me révolte de lire tous ces témoignages de Québécois issus de la diversité qui se font mettre des bâtons dans les roues de leur intégration », déplore Mme Ghazal.
« Dans toute ma carrière, je n’ai jamais passé d’entrevue d’embauche sans qu’il n’y ait de questions sur mon niveau d’anglais, et ce n’était pas toujours essentiel au poste. C’est une pratique courante dans le marché du travail de favoriser la personne qui parle le mieux anglais et il faut renverser cette tendance-là. Faciliter l’accès au marché de l’emploi pour les travailleurs unilingues francophones est au cœur du problème. Et pour le régler, on a besoin de se doter des bons outils », conclut la députée de Mercier.
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