La FSSS-CSN réclame que le gouvernement favorise des projets d’organisation du travail qui aient comme objectif premier d’améliorer les services à la population et non pas de diminuer les dépenses. Pour être des réussites, ces projets doivent de plus impliquer les organisations syndicales et ne pas entraîner de dépenses importantes vers des firmes privées.
Rappelons que les organisations syndicales sont intervenues à plusieurs reprises dans les derniers mois pour dénoncer les méthodes préconisées par ces firmes d’optimisation de la performance. « Malgré ces dénonciations répétées et l’explication des effets négatifs sur les services que nos membres donnent à la population, force est de constater que le gouvernement est plutôt silencieux sur la question depuis quelques mois », rappelle Nadine Lambert, vice-présidente de la FSSS-CSN.
Le silence du ministre
« Ça fait plus de six mois que le ministre de la Santé a demandé à ses fonctionnaires de faire le point sur ces contrats d’optimisation, en particulier ceux accordés à Proaction. Pendant qu’on attend, les ratés s’accumulent. Il est vraiment temps que le ministre rende public le résultat de cette vérification et annonce clairement ses intentions », lance Amir Khadir, député de Mercier.
La firme Proaction applique non seulement des méthodes controversées, elle a de plus obtenu un nombre impressionnant de contrats sans concurrence. Sur 17 contrats d’une valeur totale de plus de 15 millions obtenus par cette firme avec des Centres de Santé et de Services sociaux (CSSS), cinq ont été accordés de gré à gré et six dans le cadre d’appels d’offres où Proaction a été le seul soumissionnaire, souligne AmirKhadir. De plus, les médias ont rapporté que la firme avait payé le voyage d’une dirigeante du CSSS Cavendish à un colloque de Vancouver pour que cette dernière y fasse la promotion de la méthode de Proaction.
« Ce sont des signaux d’alarme que l’on ne peut ignorer. Nous attendons des explications », explique M. Khadir.
Le réseau de la santé et des services sociaux sert de cobayes aux firmes d’optimisation
Ce qui ressort de l’enquête préliminaire que la FSSS-CSN et Québec solidaire ont présentée en conférence de presse, c’est que le réseau de la santé et des services sociaux sert actuellement de cobayes à des firmes d’optimisation. Celles-ci implantent des mesures qui ont comme conséquence directe d’augmenter la pression sur les travailleuses et travailleurs, en plus de diminuer la qualité des services à la population. Et le tout avec un appui tacite des établissements.
« Comment se fait-il que l’on accepte de donner des contrats à des firmes privées, plus de 15 millions pour la seule firme Proaction, au même moment où le réseau subi une énième salve de coupures importantes ? », se questionne Nadine Lambert.
Vers un changement de cap ?
Ce qui est le plus étonnant, c’est que des projets menés avec la participation des syndicats ont entraîné des résultats positifs. « Ici comme ailleurs, nous connaissons les solutions. Il ne manque que le courage politique de les implanter ! », ajoute Nadine Lambert. Dans les semaines à venir, la FSSS-CSN lancera une grande opération auprès de ses syndicats afin d’augmenter la pression en faveur des projets paritaires.
« En novembre dernier, le ministre se disait préoccupé par les révélations médiatiques concernant les mesures préconisées par ces firmes privées. Nous sommes maintenant en mai, il est temps d’agir ! », conclut Nadine Lambert.