« D’abord, le projet de loi déposé par le ministre de l’Immigration, de la Francisation et l’Intégration, Jean-François Roberge, ressemble davantage à une opération de relations publiques qu’à une loi qui répondrait aux enjeux qui préoccupent réellement les Québécois et les Québécoises. Les gens ont de la misère à arriver à la fin du mois, la vie coûte trop cher, mais la CAQ veut parler d’autre chose », constate le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc.
Avec le projet de loi n°84, le ministre Roberge affirme vouloir redéfinir le « contrat social » entre le Québec et les nouveaux arrivants, et a présenté la langue française comme la pierre angulaire de l’intégration et de la culture québécoise. Pourtant, son gouvernement vient d’effectuer de nombreuses coupes en francisation. Depuis, des dizaines de milliers de personnes sont sur une liste d’attente pour accéder à un cours de francisation, sans compter les milliers d’autres qui ont perdu l’accès à leurs cours déjà entamés.
« Avait-on vraiment besoin d’une nouvelle loi pour financer adéquatement la francisation et la culture ? Ça fait longtemps que la FTQ milite pour la francisation, particulièrement dans les milieux de travail. Travailler en français est un droit, et notre langue permet à notre culture de s’exprimer : commençons par permettre aux immigrants d’apprendre notre langue et de l’utiliser au travail, on aura alors fait un grand pas vers leur intégration », ajoute Denis Bolduc.
Le projet de loi tel que présenté est également préoccupant pour la FTQ, car il semble donner beaucoup de pouvoir au gouvernement, sans que ce dernier ait à rendre de comptes. D’abord, en amendant la Charte des droits et libertés de la personne, le projet de loi restreint l’application de la Charte, ce qui pourrait empêcher certains de l’invoquer pour défendre leurs droits face au gouvernement. Ensuite, il donne un grand pouvoir discrétionnaire à la CAQ par rapport à l’application de la loi sur l’intégration en donnant au gouvernement le mandat d’élaborer une Politique nationale sur l’intégration, sans prévoir de consultation publique.
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