« L’orientation scolaire, bien qu’importante, demeure un service complémentaire offert par l’école. À défaut d’engager les ressources nécessaires, le Ministère demande une fois de plus aux enseignants de faire plus avec moins, sans prendre la peine de les consulter. Quand on veut aller de l’avant pour des projets structurants qui enrichissent le curriculum et qui font consensus, comme la révision du programme d’histoire ou le développement des maternelles 4 ans, le gouvernement se met sur les freins. Pourtant, il donne sans problème son aval si ça correspond à sa vision des critères d’employabilité ou si c’est populaire auprès de l’électorat. Notre cour est pleine, les priorités doivent être revues, laissez-nous enseigner », a plaidé Mme Josée Scalabrini, présidente de la FSE.
Retrancher du temps dans les matières de base
« Les 5 à 10 heures prévues pour l’orientation scolaire seront prises dans l’enseignement des matières de base au primaire et au secondaire. C’est d’autant plus insensé que le ministre veut déjà couper de moitié le temps d’enseignement de celles-ci en 6e année pour donner le plus de place possible à l’enseignement intensif de l’anglais. Ce gouvernement nous envoie le message qu’il priorise l’employabilité, même au primaire, au détriment du développement global et de la formation de base des élèves. C’est très inquiétant », déclare Mme Sylvie Théberge, 1re vice-présidente de la FSE.
« Intégrer des heures d’apprentissage en orientation à l’intérieur des heures des cours va ajouter un fardeau important pour le personnel enseignant des écoles du secteur anglophone. Au primaire surtout, avec nos programmes d’immersion française, nous avons déjà réduit le nombre d’heures d’enseignement de l’anglais pour promouvoir l’apprentissage du français langue seconde. Allons-nous couper ces heures encore plus, ou bien devrons-nous les prendre ailleurs ? Couper dans les matières de base aurait un impact négatif sur les jeunes », précise Richard Goldfinch, président de l’APEQ.
Pour une rare fois, la FSE et l’APEQ ne siègent pas au Comité consultatif sur l’orientation en milieu scolaire. En effet, ces organisations, représentant 70 000 enseignantes et enseignants, ont préféré ne pas cautionner ce projet complètement ficelé d’avance et déjà distribué dans les milieux, sans aucun espace possible pour des aménagements qui puissent tenir compte de l’opinion des enseignantes et enseignants. La FSE avait d’ailleurs vertement dénoncé cette situation auprès des autorités du MELS dès qu’elle avait eu vent du projet.