Édition du 29 octobre 2024

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Environnement

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Port de Québec : abdication de souveraineté sur toute la ligne !

Les citoyennes et les citoyens qui se sont mobiliséEs pour qu’on mette fin à la pollution de leur quartier par les activités du Port de Québec en ont appris une bonne le 9 novembre dernier (http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/environnement/201511/08/01-4918785-pollution-mais-pas-de-sanction.php). Malgré le constat fait par un inspecteur de la Ville de Québec à l’effet qu’il y a bel et bien pollution de l’air dans le quartier Limoilou et que cette pollution vient du port, la Ville n’appliquera pas son règlement qui prévoit une amende, minuscule certes, mais qui signifie tout de même que le comportement du Port et de certaines entreprises qui y ont des activités doivent respecter la population qui vit à proximité du port. Le directeur général de l’Administration portuaire de Québec aura beau dire (http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/points-de-vue/201511/09/01-4919169-le-port-de-quebec-fait-appel-a-la-rigueur-journalistique.php) que la pollution ne vient pas seulement du port et que le rapport de l’inspecteur n’a pas de valeur scientifique, le fond du problème demeure.

Pour laisser tomber le règlement municipal, on invoque le fait que le règlement du ministère québécois responsable de l’environnement a préséance et qu’il y a une cause devant les tribunaux contestant le pouvoir constitutionnel du Québec à faire respecter sa réglementation sur les activités du Port de Québec. La belle affaire.

Les installations portuaires et autres qui sont sous juridiction fédérale échappent donc entièrement aux Québécoises et aux Québécois. C’est plutôt frustrant. Dans un Québec indépendant, il y aura une échappatoire de moins permettant aux entreprises du Port de se moquer de la population. La vigilance citoyenne sera tout de même essentielle ! Certaines entreprises cherchent constamment à éviter les règlementations pour réduire leurs frais d’exploitation, au mépris des citoyennes et des citoyens, mais moins elles auront de moyens de se dérober, plus on se rapprochera d’une société où la population aura le dernier mot sur les enjeux qui la concernent directement.

Les difficultés avec l’Administration portuaire de Québec sont loin d’être terminées. Il ne faut pas oublier l’évaluation environnementale qui doit se faire avant d’aller de l’avant avec le projet d’agrandissement du port. Or, encore là, le gouvernement du Québec ne sera pas maître de la situation. Le ministre de l’Environnement, David Heurtel, en fait tout le gouvernement Couillard, s’est incliné pour laisser le processus d’évaluation entre les mains du fédéral après avoir juré que le BAPE aurait le mandat de procéder à sa propre évaluation. Pourtant, Québec doit défendre sa juridiction devant les tribunaux pour faire prévaloir ses pouvoirs en la matière. Nous avons un gouvernement à genoux.

Quant à l’Initiative citoyenne Vigilance Port de Québec, elle aura, malheureusement, encore du pain sur la planche. Avec la mauvaise volonté de l’Administration portuaire et des entreprises pollueuses, le laisser-aller de la Ville de Québec et l’« à-plat-ventrisme » du gouvernement Couillard, il ne faut pas relâcher la surveillance de ces messieurs !

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