« Le ministre parle beaucoup, mais ne propose rien de bien concret pour le quotidien des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale. Le dernier plan d’action en santé mentale est échu depuis cinq ans. Les attentes étaient élevées. Et voilà que la montagne accouche d’une souris ! Décevant est le premier mot qui vient en tête lorsqu’on connaît les besoins. Par exemple, rien dans ce plan d’action 2015-2020 pour l’insertion sociale et l’accès aux services de psychothérapie de ces personnes ! », a soulevé Amir Khadir.
« Un autre ennui c’est que la démarche du ministre, qu’on peut juger louable malgré ses faibles engagements, risque d’être complètement annulée par ses collègues des ministères à vocation économique, comme le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Sam Hamad. Les restrictions budgétaires actuelles vont empêcher la mise en place des politiques de soin en santé mentale. On n’a qu’à penser aux coupes dans le PAAS-Action, Programme d’aide et d’accompagnement social, destiné aux personnes éloignées du marché du travail qui vivent, entre autres, avec un problème de santé mentale.
Le plan d’action 2015-2020 n’offre rien non plus pour faciliter l’accès à des services de psychothérapie qui, pourtant à long terme, permettraient de diminuer les coûts directs pour le système de santé selon un rapport du Commissaire à la santé et au bien-être publié en 2012. Au printemps dernier, un collectif regroupant des experts professionnels de la santé, des organisations syndicales et des fondations privées avec à sa tête son porte-parole David Levine, appuyé par deux regroupements nationaux d’organismes en santé mentale, ont réclamé le remboursement des traitements de psychothérapie au Québec.
Amir Khadir réitère l’appui de QS à cette demande : « car le ministre Barrette semble, encore une fois, croire qu’il est le seul à posséder la vérité. Les rapports et les bilans de son plan d’action ne répondent pourtant pas aux demandes de celles et ceux qui vivent avec une maladie mentale et de celles et ceux qui sont à leur service au quotidien. Les problèmes de santé mentale doivent être perçus au-delà de la dimension biologique et au-delà de la pharmacothérapie. Il est temps d’offrir aux personnes de véritables choix de traitement. C’est une question de droits ! Mais encore une fois, tant que l’austérité aveugle ce gouvernement, il sera impossible de financer les moyens alternatifs éprouvés. Il restera seulement de belles paroles creuses, annoncées en grande pompe à la galerie de presse ».