Le syndicat s’était engagé en 2013 à collaborer au déploiement de projets Lean, en autant que certaines conditions soient réunies. D’abord, les employés des services visés devaient y adhérer. Ensuite, la convention collective et l’autonomie professionnelle de ses membres devaient être respectées et le syndicat devait pouvoir participer au processus décisionnel. Enfin, les changements résultant de la révision des processus ne devaient pas occasionner de surcharge de travail ou d’abolition de poste.
Or, un récent sondage du syndicat portant sur les projets d’optimisation démontre, sans équivoque, le peu - voire l’absence - d’adhésion des personnes syndiquées aux différents projets. La consultation et l’écoute des gestionnaires relativement aux préoccupations des membres s’avèrent également déficientes. Les personnes syndiquées rapportent en effet que la recherche de performance à tout prix entrave leur autonomie professionnelle et porte atteinte à leur capacité de répondre adéquatement aux exigences de leur ordre professionnel ou de respecter leurs devoirs déontologiques envers leurs patients.
« Puisque les conditions de notre engagement ne sont pas respectées à plusieurs égards, nous retirons notre appui à ces projets, conclut André P. Gaudreau, président local APTS. Les personnes salariées qui se sont investies dans la recherche de solutions novatrices se sentent flouées parce qu’on les a engagées dans une démarche d’amélioration continue qui devait au départ rendre les services plus accessibles pour les patients alors qu’en fait ces projets sont utilisés avant tout pour comprimer le budget sur le dos des salariés, qui portent déjà le système à bout de bras. »