Édition du 17 décembre 2024

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Élections 2018

Obama, luttes et espoirs

Le 4 août 2008 dernier, alors que le monde entier était rivé sur ses écrans de télévision ou d’ordinateur, Barack Obama remportait les présidentielles américaines, insufflant ainsi un vent d’espoir au sein de la population.

Les médias nous ont défilé en boucle des images d’immenses rassemblements, d’hommes et des femmes émus, voire en pleurs. Il est important de le dire, l’élection de Barack Obama est un événement historique. Pour un grand nombre d’Américain-e-s, l’élection de Barack Obama représente le changement et surtout l’espoir d’un avenir meilleur.

Ne pas être dupe !

Les attentes sont grandes. Nombre d’Américain-e-s espèrent voir en ce nouvel élu un leader qui se souciera davantage du mieux-être de la population, de l’Américain moyen, du vrai monde.

Il ne faut cependant pas être dupe. La plupart des militant-e-s de gauche en sont convaincus : Barack Obama ne révolutionnera pas l’ordre établi aux États-Unis. Il ne se fera pas le défenseur des classes ouvrières et populaires américaines, pas plus qu’il ne sera le sauveur de l’Afrique ou du tiers monde, comme certains semblent l’espérer. Idéaliser cet homme et clamer que cette victoire est celle du peuple relève de l’utopie. Ces choix, ces discours ne laissent place à aucun doute, le 44ème président des États-Unis, tout comme ses prédécesseurs, se fera le défenseur du capitalisme sauvage tel qu’on le connaît aujourd’hui. Son appui au plan de sauvetage des banques américaines, sa volonté de poursuivre une guerre impérialiste en Afghanistan, le choix de son entourage n’en sont que quelques exemples.

La victoire d’Obama, une victoire sur des mentalités rétrogrades

Malgré tout, l’élection de Barack Obama demeure une victoire. Une victoire sur les mentalités rétrogrades, une victoire (au moins partielle) du peuple afro-américain. L’élection du premier Afro-américain à la Maison Blanche démontre sans l’ombre d’un doute que les combats des différents mouvements sociaux pour les droits civiques n’auront pas été vains, qu’ils auront portés fruit et que petit à petit les mentalités ont évolué. Bien sûr, quand on sait que les Afro-américains vivent toujours dans une plus grande précarité que les Blancs, qu’ils sont toujours surreprésentés dans la population carcérale, qu’ils sont toujours les victimes du profilage racial par la police, qu’ils vivent encore nombre d’iniquités, on ne peut pas clamer haut et fort que tout est réglé. Le combat de toutes les minorités culturelles doit se poursuivent...Mais tout de même, le pays le plus puissant du monde ne sera pas dirigé par un vieil homme blanc !

Quand on pense qu’il y a peine 200 ans, les Afro-américains étaient réduits au statut d’esclave, et que plusieurs des plus grandes fortunes des États-Unis ont été amassées sur le dos par leur exploitation ; quand on pense qu’il y a peine 50 ans, la ségrégation faisait rage chez nos voisins du sud, qu’on refusait aux Afro-américains leurs droits les plus fondamentaux, tels que le droit à un logement décent, le droit de vote, le droit à certains types de travail ; quand on pense qu’il y a peine 50 ans on refusait encore de les servir dans plusieurs établissements en raison de la couleur de leur peau ; quand on pense aux meurtres des noirs et à la brutalité policière qui faisait partie du quotidien ; quand on pense qu’il y a 10 ans à peine, personne ne pouvait même entrevoir la possibilité qu’ un Afro-américain soit à la tête du pays... Quand on pense à tout cela, il serait complètement injuste de ne pas admettre que l’élection de Barack Obama est une victoire.

Une victoire, qui a été rendue possible par les luttes sociales, par les grandes batailles pour les droits civiques, par des groupes comme les Panthères Noires, ou l ’Association pour les droits civiques, par les Martin Luther King et les Malcom X. Cette victoire leur revient. Elle revient aux militant-e-s, à celles et à ceux qui ont milité à l’époque et à ceux et à celles qui combattent encore et toujours pour l’égalité. Cette victoire quoiqu’un peu amère, compte tenu des orientations néolibérales de l’élu, demeure une preuve irréfutable que les combats doivent être menés et que les choses peuvent changer.

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