Rappelons, par exemple, que le projet implique que les échantillons prélevés à Gaspé devront maintenant être analysés à Rimouski et ceux de Sept-Îles, à Chicoutimi. Distances parcourues : 385 km et 550 km respectivement. Pire encore, les échantillons prélevés au Nunavik, à la Baie-James et en Abitibi seront désormais analysés… au CUSM, à Montréal. « Nous n’avons pas du tout été rassurés par les informations que nous avons reçues aujourd’hui, ajoute Carolle Dubé. Nous n’avons obtenu aucune garantie que les échantillons seront transportés de manière sécuritaire. Les erreurs des transporteurs d’échantillons sont déjà fréquentes. Dans un établissement du Bas-Saint-Laurent, par exemple, nos membres ont récemment eu la surprise d’ouvrir une boîte de réfrigération qui contenait des poissons au lieu des échantillons attendus, s’enflamme la présidente. Le ministre semble oublier que, derrière les échantillons, il y a des humains très vulnérables, en attente d’un diagnostic de cancer par exemple. Ils ont le droit d’être rassurés. Plus que jamais, un moratoire est nécessaire. »
Pour mettre son projet en place, le ministre entend supprimer de 10 % à 20 % des postes de technologistes médicales. À Québec, ce sont 148 postes qui seront coupés, 20 en Mauricie et 49 en Estrie. « Comment peut-on prétendre offrir la même qualité de services en supprimant des postes ? demande Carolle Dubé. Les technologistes médicales offrent des services essentiels à la population. Elles sont en interaction constante avec les médecins spécialistes, qui descendent parfois eux-mêmes dans les laboratoires pour demander des tests plus poussés. OPTILAB va carrément éliminer cette relation directe. »
Par ailleurs, la majeure partie du personnel de laboratoire va devoir changer d’employeur à nouveau. OPTILAB prévoit en effet de regrouper l’ensemble des technologistes médicales de la même grappe sous la supervision d’un même employeur. « Cette réforme de la gouvernance s’ajoute à la création récente des méga-établissements, qui a généré une désorganisation totale dans le réseau. Nos membres sont encore une fois bousculés, sans avoir été consultés au préalable. M. Barrette doit s’asseoir avec nous pour aller chercher le pouls du terrain. Parce que pour le moment, il en est complètement déconnecté », conclut la présidente de l’APTS.