Mais je ne savais pas jusqu’à cette semaine que moi-même, en tant que contribuable de la province de Québec, je participais à soutenir cette suprématie et donc à tuer tous ces gens, dans la bande de Gaza actuellement mais aussi ailleurs en Palestine à des occasions précédentes. Une simple visite sur les sites internet de la compagnie CAE puis du Fonds de solidarité m’en a fourni la preuve, étalée sans gêne. J’y ai appris que cette compagnie bien de chez-nous, basée à Ville St-Laurent, a conçu et fabriqué une partie du matériel militaire israélien très certainement utilisé cette semaine à Gaza. Pire encore, que cette compagnie a reçu, pour l’aider à fabriquer ces armes, des millions de dollars de la Société générale de financement (SGF), organisme à part entière du gouvernement du Québec, ainsi que du Fonds de solidarité FTQ dont le rôle était mieux connu jusqu’ici dans le domaine des bateaux de croisière que dans celui de l’armement... J’ai alors réalisé que ces deux organismes avaient utilisé mon argent, via mes impôts devant servir originellement à des services publics puis via mes cotisations devant servir à ma retraite, pour produire des armes qui sont actuellement en train de tuer des civils, à des milliers de kilomètres de chez-nous, au nom d’objectifs politiques que je ne partage pas du tout.
Que puis-je faire dans ces circonstances ? Voilà la question que je me pose, que je pose également à vos lecteurs et vos lectrices, en ce matin triste d’impuissance.
Yves Rochon,