Édition du 17 décembre 2024

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Négociations du secteur public

Négociation nationale 2015 - Les enseignantes et enseignants de la Haute-Yamaska ne se tairont pas ! (FAE)

GRANBY, QC, le 1er avril 2015 - Au nom de ses 32 000 membres, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) a dénoncé avec vigueur, ce matin à Granby, la décision de la Commission scolaire du Val-des-Cerfs (CSVDC) qui bâillonne et intimide le personnel enseignant du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Yamaska (SEHY), dans le cadre du renouvellement de leur convention collective qui est échue depuis hier. Sans fléchir, la FAE entend faire respecter les droits des membres qu’elle représente et affirme son soutien indéfectible à tous ses syndicats affiliés, tout comme elle l’a fait pour le Syndicat de l’enseignement de l’Outaouais (SEO).

À la suite des propositions patronales qui leur ont été faites en décembre 2014, les membres de la FAE ont décidé d’afficher leur colère en portant un macaron. Divers messages ont été conçus, dont un indiquant « J’enseigne : mes patrons me méprisent ». Considérant qu’une vaste consultation a été faite auprès des directions d’établissement, des gestionnaires de commission scolaire et du ministère de l’Éducation pour élaborer ce dépôt patronal, celui-ci apparaît clairement à la FAE comme un geste de mépris envers les enseignantes et enseignants. Face au gel de salaire et à la baisse de services, face à la hausse de la tâche enseignante, de l’âge de la retraite et des cotisations, et plus encore, c’est sans gêne et par devoir que la FAE dénonce les piètres conditions proposées à ses membres.

Or, depuis quelques jours, le président du SEHY, Éric Bédard, a reçu des copies de courriels de la part ses membres. Provenant du directeur de la CSVDC, André Messier, ces communications indiquent clairement que les enseignantes et enseignants qui oseraient porter le macaron pourraient se voir imposer des mesures disciplinaires allant jusqu’au congédiement. Jusqu’ici, plusieurs directions ont déjà tenu des rencontres de personnel pour dissuader des enseignants de porter le macaron.

Une direction adjointe d’une école secondaire est même allée plus loin en faisant main basse sur les macarons qui se trouvaient dans les pigeonniers du personnel enseignant. « C’est là un geste grave qui n’est pas tolérable » s’est indigné, M. Bédard. L’entreposage de matériel de manifestation et l’affichage syndical ont aussi été interdits par la CSVDC. Il va de soi que cette situation est inacceptable pour la FAE et pour ses membres qui traversent une période cruciale, soit la négociation de leurs futures conditions de travail et celle des futures conditions d’apprentissage des élèves.

« Avec ces moyens, la CSVDC cherche à bâillonner les enseignantes et enseignants dans le cadre du renouvellement de leur convention collective, ce qui constitue une atteinte à la liberté d’expression et au droit d’association », a déclaré Sylvain Mallette, président de la Fédération autonome de l’enseignement. « En menaçant de traiter le port du macaron comme un geste d’insubordination, cette commission scolaire tente d’intimider le personnel enseignant.

Aller jusqu’à piller des pigeonniers, c’est tout simplement du vol. C’est donc solidairement et collectivement que tous les membres de la FAE soutiennent leurs collègues de la Haute-Yamaska et dénoncent vigoureusement ce manque de respect de la part de leurs patrons. Nous refusons catégoriquement de nous taire et d’être traités de la sorte, alors que nous défendons l’avenir de la profession enseignante, des élèves ainsi que de l’école publique. Par ailleurs, advenant que cette situation se produise dans une autre commission scolaire au Québec, la FAE réagira avec la même vigueur et se tiendra debout devant chacun de ses membres », a ajouté M. Mallette.

« Forts de cet appui unanime de notre Fédération, les membres du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Yamaska ne se laisseront pas intimider par la CSVDC, tout comme nos collègues en Outaouais. Ceux qui le souhaitent continueront de porter le macaron " J’enseigne : mes patrons me méprisent" et nous soutenons tous nos collègues de la Fédération autonome de l’enseignement qui porteront solidairement ce macaron ailleurs au Québec », a précisé M. Bédard, président du SEHY.

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