Pour Lucie Longchamps, RSG et membre du comité de négociation à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) : « On ne vaut pas moins que les médecins qui ont eu droit à la parité avec leurs collègues du Canada, soit 1,2 milliard de dollars pour les huit prochaines années, ou encore les membres de l’Assemblée nationale qui vont bientôt obtenir la leur avec une hausse de leur rémunération de 14 à 41 %. Notre travail n’est pas moins utile que le leur. Nous accueillons et éduquons chaque année plus de 90 000 enfants de 0 à cinq ans. Or le gouvernement nous traite de manière inéquitable et injuste, en plus de refuser de nous accorder les mêmes avantages que notre comparateur, pourtant prévus à la loi sur la représentation des RSG, soit l’éducatrice en CPE, échelon 1 », fait-elle valoir.
Les éducatrices en CPE ont droit à l’embauche à 13 congés payés additionnels à ceux octroyés aux RSG, ce qui représente un rattrapage de 5 % applicable au 1er décembre 2013, conformément à leurs demandes déposées en juin 2014. Elles réclament aussi que leur soient versées les mêmes hausses consenties notamment aux travailleuses en CPE et à l’ensemble des 540 000 salarié-es de l’État, soit 2 % au 1er avril 2014 et 1 % au 31 mars 2015. Or, le ministère n’offre qu’un maigre 0,5 % par année pour les deux premières années d’une entente, soit 197 $ brut par année, largement en deçà du coût de la vie.
« Il n’y a pas de raison justifiant que le gouvernement traite les responsables de service de garde différemment des travailleuses en CPE, et des salarié-es de l’État, lance pour sa part Dany Lacasse, vice-président et responsable du secteur privé à la FSSS-CSN. C’est une question d’équité et de justice. Ce qui est bon pour pitou est bon pour minou ! Le Conseil du trésor et le ministère de la Famille doivent en tenir compte et donner tous les mandats nécessaires à leurs négociateurs pour régler l’entente collective des RSG sur la base de leurs demandes légitimes. Elles ne veulent pas la lune. Elles veulent être traitées équitablement. Ni plus, ni moins. »
Pour Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal-Métropolitain (CCMM-CSN) : « Le refus du gouvernement de traiter équitablement les responsables en service de garde est un autre exemple que les femmes sont les premières à être pénalisées par les politiques d’austérité, comme l’a révélé récemment une étude de l’IRIS. Des politiques discriminatoires ne sont jamais acceptables. Au Conseil central, nous allons tout mettre en œuvre pour qu’elles puissent obtenir ce qui leur est dû et ce qu’elles méritent. Pas question de baisser les bras ! »