Édition du 18 février 2025

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Canada

Nationalisons GM sous le contrôle démocratique des travailleurs et de la communauté

Les travailleurs du local 222 d’Unifor ont adopté une proposition de nationalisation sans indemnisation de l’usine automobile d’Oshawa. Nous publions une entrevue réalisée par André Frappier avec Tony Leah qui nous présente le contexte de l’adoption de cette proposition et des perspectives que cela ouvre. Nous publions une traduction de la proposition adoptée et un article (en anglais) que Tony Leah a publié dans Oshaworker.

Il y a différentes perspectives, celle-ci ne provient pas de la direction nationale. La perspective actuelle nous amène dans un cul de sac, nous avons besoin d’une perspective plus large parce-qu’on sait que GM veut maximiser les profits.
Les membres de notre section locale qui appuyaient l’idée d’avoir une vision plus large ont participé à une manifestation de protestation à Détroit en janvier dernier avec des membres de UAW (United Auto Workers) et de Democratic socialist of America. Les habitants de la petite localité de Hemtrack près de Détroit avaient été expropriés dans les années 1980 afin de construire l’usine avec l’argument de « créer des emplois ». Maintenant cette usine va fermer de même que trois autres aux ÉU et celle d’Oshawa.

Cette situation nous a amené à penser que nous avons besoin d’une perspective de solidarité internationale. La direction nationale d’UNIFOR met de l’avant l’idée de boycotter les autos qui proviennent du Mexique. Cela a pour conséquence de cibler les travailleuses et travailleurs mexicains comme responsable des fermetures et de leur en faire payer le prix. Nous croyons que notre approche de nationalisation est plus efficace.

À l’origine cette position a été adoptée par le caucus des retraités de la section locale d’Oshawa, elle a ensuite été soumise à l’assemblée générale et discutée. Nous avons finalement adopté l’idée qu’il fallait convertir l’usine afin qu’elle devienne une propriété gouvernementale plus durable sous contrôle des travailleurs. Nous pourrions ainsi trouver d’autres débouchés comme celui du projet de véhicules électriques à Postes Canada suggéré par le STTP.

Nous faisons circuler notre idée auprès des autres sections locales, le caucus des retraités de St-Catherines l’a reprise et a envoyé une lettre à ce sujet à la direction nationale du syndicat. Notre Conseil du Travail, le Durham Region Labour Council, a également endossé la résolution de nationaliser GM. 

Proposition adoptée par le local 222 d’Unifor à Oshawa

Attendu que GM a fait des profits records chaque année depuis lors, y compris un profit de 10 milliards de dollars US (plus de 14 milliards dollars canadiens) dans ses affaires nord-américaines en 2018, suite à ces subventions et à ces concessions ;

Attendu que les profits de GM ont été produits par les travailleurs des usines et ont été soutenus par tous les niveaux de gouvernement et par la communauté ;

Attendu que GM menace maintenant de fermer l’usine la plus productive des entreprises en Amérique du nord (l’usine d’Oshawa) à la fin de 2019, ce qui devrait avoir pour résultat la perte de plus de 5 000 emplois directs et syndiqués et un coût incommensurable pour la communauté ;

Attendu que les travailleurs de GM à Oshawa ont manifesté contre cette fermeture par des sit-ins et des marches ;

Attendu que les gouvernement ont, dans le passé, nationalisé des compagnies dans le but de protéger des emplois et des communautés comme l’avionnerie DeHavilland à Toronto et Algoma Steel à Sault St-Marie ;

Par conséquent, il est résolu qu’étant donné l’absence de garantie de GM de maintenir le nombre actuel d’emplois à Oshawa, que l’usine soit nationalisée sans indemnité et placée sous le contrôle démocratique des travailleurs et de la communauté de façon à sauver des emplois syndiqués productifs qui bénéficient à la ville d’Oshawa et à la région de Durham.

Il est de plus résolu que cette assemblée construise une mobilisation en soutien à cette demande par des actions de solidarité y compris, sans se limiter à des marches de solidarité et à des protestations politiques de masse et en invitant le Nouveau Parti Démocratique et les autres partis à soutenir cette revendication dans les élections fédérales de 2019.


Fighting GM Plant Closures, Challenging Corporate Oligarchy
February 2019 Oshaworker
Tony Leah, PAC Chairperson

November 26, 2018 was the day that General Motors announced their intention to close 5 plants in North America and 2 in other parts of the world. Besides our Oshawa plant, the intended targets of this corporate drive-by execution are Detroit-Hamtramck (Impala, Volt, Cadillac CT6, Buick LaCrosse), Lordstown (Cruze), 2 powertrain plants in Baltimore and Warren, Michigan and 2 unnamed assembly plants elsewhere in the world. Since that day we have seen great solidarity from our members in Oshawa, from workers at GM and all the supplier companies, and impressive support from other locals and the public. There has been vocal opposition to the US closures by the UAW, many rank-and-file UAW members, and political leaders in the States.

As we continue to fight to reverse GM’s decision, we need to put maximum pressure on GM from all sides. As part of building that united fightback, the Political Action Committee endorsed a protest rally at the Detroit Auto Show, January 18th. This rally is co-sponsored by the Autoworkers Caravan, the Greater Detroit Democratic Socialists of America, the Unifor Local 222 Retired Workers’ Chapter, and other community and environmental organizations. It would be a significant accomplishment if this joint action led to further solidarity efforts between auto workers in Canada, the US, and other countries.

Calls for public ownership of the plant

The fundamental issue at stake is this – should corporations have an absolute right to do whatever they want, no matter the consequences for workers and communities ? Should private profit trump the public good ? Or should our governments act in the public interest, and prevent greedy corporations from devastating communities just to squeeze out a few more dollars in profit ? It is encouraging that several commentators have already called for a seizure of GM’s assets, or public ownership.

Toronto Star business columnist David Olive, wrote on November 26, the day of GM’s announcement,

“Nationalizing GM Canada is a compelling proposition. It would not only save jobs but create them, as Canada repatriated the engineers, designers and experts in advanced manufacturing who have been obliged to make their careers abroad.”
Rick Salutin, writing in the Toronto Star, called for rejecting the notion
that “the blindest, short-term, profit-driven form of capitalism is a state of nature and there’s no alternative to accepting its cruel laws. It’s not called an ism for nothing. You must submit as you would to any world-conquering faith.” Salutin advocated focusing “on future needs those plants could fill, like public transit, which lowers carbon emissions. Any plant slated for closure should be “expropriated” for those purposes. Auto plants, he noted, had been swiftly rejigged to build tanks and planes in the Second World War. Exactly what’s wrong with this approach ?”

Linda McQuaig noted

“A Canadian automaker building electric cars could lead to future jobs here. Of course, any decision to invest billions of taxpayer funds would have to be made with utmost care. Yet, oddly, Prime Minister Justin Trudeau showed no such careful consideration when he promptly jumped in with 4.5 billion taxpayer dollars to purchase the leaky, 65-year-old Trans Mountain pipeline last spring, declaring it “in the national interest”.

“Seize the Plants, Save the Planet”
The protest rally in Detroit is also advocating this perspective, demanding “Seize the Plants, Save the Planet”.
“We also demand that GM honor its commitments to the places where it has done business. During World War II, car factories were quickly retooled for war production. This is the scale of ambition needed today if we are to avert climate catastrophe : a Green New Deal that creates jobs and transforms our economy away from fossil fuels. If GM can’t keep the plants open, they should be seized via eminent domain and put to public use to contribute to the building of a green transportation system.”

Rick Salutin’s column was titled “What word could replace socialism ? How about socialism ?” The growing support in the US for the Democratic Socialists of America, support for Bernie Sanders, a candidate for President who is not afraid to call himself a socialist, the incredible wave of support for the Labour Party in Britain since the unabashed socialist Jeremy Corbyn became leader – all of this shows that the time is right to challenge a system that puts private profit ahead of human needs.

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