Or, si on se fie à l’expérience des dernières années, ne pas remplacer une part importante des personnes qui partent à la retraite risque d’entraîner une augmentation du recours à la sous-traitance pour maintenir l’offre de services publics. Et la sous-traitance, ça coûte énormément plus cher que si on fait le travail à l’interne », affirme Gilles Dussault, président du Syndicat.
À cet égard, M. Dussault rappelle qu’une étude faite récemment par le SPGQ a démontré que, si la politique de non-remplacement des départs à la retraite a permis au gouvernement de faire des économies de 819 M$ de 2004 à 2009, les dépenses pour l’embauche de sous-traitants pour livrer les mêmes services se sont élevées à 1 989 M$ pour la même période. « Ceux qui prétendent qu’on fait des économies avec la politique de non-remplacement nous jettent de la poudre aux yeux. Maintenir cette politique, c’est maintenir le gaspillage des fonds publics. Il faut que ça arrête », poursuit le président.
Le SPGQ a démontré que, en réduisant le recours à la sous-traitance, le gouvernement aurait la marge de manœuvre nécessaire pour remplacer toutes les personnes qui partent à la retraite. Il aurait aussi tout l’argent nécessaire pour reconnaître pleinement la scolarité et l’expérience pertinentes des nouvelles personnes qu’il embauche. À cet égard, le retrait de la directive demandant aux ministères et organismes d’embaucher les nouvelles employées et nouveaux employés aux conditions minimales serait certainement un facteur qui aiderait beaucoup pour la campagne de recrutement. « Pour inciter les jeunes à faire carrière dans la fonction publique, il faut leur offrir des salaires et des conditions de travail intéressantes. Reconnaître pleinement leur scolarité et leur expérience est essentiel. Ça ne suffit pas de leur dire qu’il y a un arrêt d’autobus à la porte de l’édifice », termine M. Dussault.
Le SPGQ est le plus grand syndicat de professionnelles et de professionnels du Québec. Il représente quelque 21 600 cotisantes et cotisants, dont environ 18 600 dans la fonction publique et presque 3 000 en santé, en éducation et dans les sociétés d’État.
Voir Privatiser les services publics coûte plus cher, dans L’Expertise syndicale et professionnelle, revue du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec, volume 8 no 1, pages 4 et 5. La revue peut être consultée en ligne à l’adresse http://www.spgq.qc.ca/Utilisateur/Expertise/Documents/vol8no1_Expertise-v8-n1-revue.pdf