« La volonté de condamner l’avortement de fœtus féminin s’inscrit davantage dans une volonté de limiter à nouveau le droit à l’avortement. » déclare Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec. Monsieur Warawa et ses alliéEs sont en train d’inventer un problème, en s’inspirant des pratiques du Parti Républicain des États-Unis. « Ne soyons pas dupes. On ne peut pas faire confiance aux conservateurs pour respecter les droits des femmes et des filles. Ils manquent de crédibilité à ce sujet » affirme Alexa Conradi.
À en croire M. Warawa, le Canada serait un pays où le « féminicide » de fœtus s’exerce à grande échelle et en toute impunité. Or, il n’en est rien. « L’avortement sexo-sélectif au Canada, s’il existe, est un phénomène ultra marginal », s’insurge Sophie de Cordes, coordonnatrice générale de la FQPN. Au Canada, 95% des avortements ont lieu dans les douze premières semaines de grossesse, soit bien avant de connaitre le sexe du fœtus, qui a lieu vers la seizième semaine.
« Selon nous, la meilleure façon de remédier à la discrimination à l’endroit des filles, c’est de faire en sorte que naître fille au Canada soit aussi valorisé et sécuritaire que naître garçon. » déclare Sophie de Cordes.
La discrimination à l’endroit des filles et des femmes prend des formes bien réelles et diverses. « Prenons pour exemple les décès pour cause de violence conjugale, les disparitions de femmes autochtones ou les violences sexuelles envers les femmes en situation de handicap ainsi que les écarts salariaux » souligne Alexa Conradi.
Cette motion est un écran de fumée au service de l’obsession conservatrice et religieuse de contrôler le corps des femmes. Les filles et les femmes n’ont pas besoin de protection, elles ont besoin d’une société égalitaire qui leur fournit les moyens de s’épanouir.