La reconnaissance de la Nation Métis au Québec sera la libération de l’initiative Métis, surtout ce qui relève de son présent, de son passé et de son avenir. L’identification et la reconnaissance de la Nation Métis sera un synonyme suprême de liberté.
Voilà donc ce qui fait peut-être peur aux gouvernements fédéral et provincial et à ceux des Premières Nations, retardant ainsi la finalisation du dossier de la reconnaissance des Métis dans la province de Québec. C’est comme s’ils avaient peur que l’on soient en santé. Car plusieurs le savent, la responsabilité ou le sens des responsabilités que la Nouvelle Nation Métis désire prendre, n’est rien de tel pour donner à la Nation et à ses citoyens et citoyennes qui la composent dans ses effectifs, un supplément de vigueur et de fierté pour les grandir à leur propres yeux comme à ceux qui les observent.
Cette identification, cette reconnaissance, nous la plaçons dans le cadre de l’unité et de l’association avec les autres Nations Autochtones de la province de Québec et du Canada, nous insérant ainsi dans l’évolution et dans l’application de nos droits aborigènes.
Il ne s’agit pas là, à notre sens, d’une utopie mais de la reconnaissance de notre interdépendance que toutes les Nations autochtones doivent désormais admettre et aménager entre elles.
C’est dans l’égalité que nous voulons proposer, à nos partenaires autochtones et québécois, le développement social, culturel et communautaire de notre Nation Métis. C’est ce que nous essayons de faire comprendre aux fonctionnaires des gouvernements.
Cette association, nous désirons la développer et la négocier à notre gré, tout au long de l’évolution de notre Nation, afin de nous assurer notre pleine sécurité et notre plein épanouissement.
Évidemment, tout ça ne se réalisera pas du jour au lendemain. Notre population devra travailler fort et il va falloir négocier. Cette fois cependant, ce ne sont plus des négociations unilatérales où nos revendications se sont sans cesse heurtées et brisées sur les côtes et les murs des associations politiques qui nous représentaient sous l’emprise de la loi sur les Indiens.
Nous sommes maintenant détachés de ce dilemme politique car notre reconnaissance autochtone n’a plus à passer par cette loi parce que la constitution canadienne nous reconnait comme des autochtones à part entière. Comme Métis, comme Nation Métis au Québec, personne ne peut nous refuser encore la moindre négociation que nous les Métis au Québec jugeons d’importance sous le prétexte que nous ne sommes pas des indiens. C’est vrai que nous ne sommes pas des indiens, nous sommes fiers d’être Métis.
Nous essayons déjà, depuis plusieurs mois, de mettre sur la table, ce déclencheur essentiel du déblocage de ce qui revient de droit aux Métis et à la Nation Métis au Québec. Les Métis ont maintenant une volonté collective, claire et catégorique.
L’heure va bientôt sonner pour la Nation Métis au Québec d’exprimer sa volonté démocratique, et par la même occasion de donner à ses porte-paroles le mandat d’ouvrir, avec les gouvernements concernés, des négociations dignes de l’histoire et de la survie des Métis et de leur Nation.
Malheureusement pour nous, et pour l’instant, nous rencontrons des difficultés énormes avec les représentants des gouvernements qui ont de la difficulté à comprendre notre action collective. On nous questionne et on nous refuse accès aux seules ressources financières qui reviennent de droit à la population Métis. Présentement, ces ressources ne servent qu’au développement des Indiens vivant hors-réserve. Les raisons sont nombreuses et toujours rattachées à leur loi sur les Indiens.
Pour la Nation Métis au Québec, le choix est facile, car en effet il se situe aussi bien pour le coeur que pour la raison. Il nous suffit, à nous Métis, de penser à tout ce qui nous est arrivé dans le passé, avec toute la vigueur du présent, et puis de songer à tous ceux qui se sont battu pour leur reconnaissance et nous revenons à la charge enfin comme une Nation en songeant à tous ceux qui nous suivront aujourd’hui et demain, et dont l’avenir dépend.
Les Métis existent toujours au Québec et désirent aujourd’hui joindre les rangs des autres Nations autochtones comme une Nation autochtone distincte malgré toutes les contraintes des programmes gouvernementaux et de l’application systématique de la loi sur les Indiens.
Nous nous promettons de nous libérer de l’emprise d’une politique d’intégration et d’assimilation, voir même de génocide de la part des Nations autochtones et des gouvernements qui veulent nous limiter à une troisième génération lorsque eux-mêmes doivent protéger la 7ième génération à venir. Nous ne sommes pas des gens de génération car nous sommes une Nation. Nous pouvons tous vous assurer que nous ferons tout notre possible pour revendiquer ce qui nous appartient, notre identité et notre reconnaissance comme Nation Métis, la 12ième Nation autochtone sur le territoire du Québec, la Nation Métis, d’un océan à l’autre au Canada.
Historiquement la place était libre, elle l’avait toujours été, car la transhumance des Métis n’avait jamais gêné personne. Notre population pouvait à son gré s’installer sur les rives des lacs et des rivières jusqu’au jour où les gouvernements et les Premières Nations établissaient des lois qui n’ont jamais inclus ou reconnu les Métis.
Aujourd’hui tous ces gouvernements croient que la réalité du statut de Métis doit être encadré dans une réalité Métis d’une troisième ou voir même d’une quatrième génération semblable à la loi sur les indiens sinon elle risque fort d’en diluer les valeurs essentielles ou de devenir un ramassis d’intérêts plus ou moins raisonnables. Aujourd’hui, et avec les années, ce constat finit à notre insu par tenir lieu d’histoire au détriment des Métis.
Elles renient par contre l’abus que nos ancêtres Métis ont subi des Premières Nations et celles des nouveaux arrivants. Quoique les Métis sont imprégnés de cultures autochtones qui sont des cultures de tradition orale, avec des langues spécifiques, une spiritualité originale, une vision de la vie et de la nature particulière, qui ont été transmises de bouche à oreille, les Métis doivent aussi par obligation culturelle tendre l’oreille à l’autre version culturelle qui les a façonnés et à laquelle ils attachent autant d’importance.
Le Métis doit reconnaître toute son entité car il ne peut se fractionner en deux. Ce n’est pas qu’à partir d’un parent "Indien" que la réalité et la création de l’univers du Métis est créée, c’est aussi à partir d’un parent non autochtone ou de deux Métis issus de Métis. Limiter le Métis à un concept de génération, c’est comme dire que la création d’un Métis passe que par le quantum sanguin. Il faut faire distinction entre être métissé et être Métis.
C’est pourquoi nous retrouvons plusieurs personnes métissées parmi les Premières Nations et les Québécois mais ils ne sont pas nécessairement culturellement Métis. Leur contact vivant avec leur réalité ressemble étroitement à celle de la mentalité des Premières Nations ou des Québécois, où la culture métis a toutes les chances d’être perdue.
Le Métis n’a pas que la responsabilité de retenir ses connaissances culturelles émanant des Premières Nations. Il a aussi la responsabilité de maintenir ses connaissances culturelles non autochtones car toutes deux font partie également de la culture métis.
Les Métis de première ou deuxième génération sont parfois trop près de leur Nation d’origine et rencontrent parfois des crises d’identité plus sérieuses car ils sont parfois soumis au racisme et à l’incompréhension des Nations qui les ont conçus, au système de la loi sur les indiens ou au système ethnocentrique patriarcal ou matriarcal appliqué par les Premières Nations.
Cette imposition de valeurs puristes de la part des parents, dilue bien souvent les valeurs essentielles qui doivent être enseignées à tout enfant de mariage mixte pour éviter un ramassis d’intérêts plus ou moins diffus et raisonnables et qui ne permettent pas aux enfants Métis de faire un choix éclairé. Les parents les forcent parfois à devenir des gens de Premières Nations ou des Québécois lorsque leur cœur et leur raison ne le veulent pas.
À leur tour ces mêmes enfants métissés, d’une première ou d’une deuxième génération, qui n’ont choisi l’application de leur connaissance qu’à la culture des Premières Nations ou qu’à la culture Québécoise deviennent parfois plus sévères envers la population qui s’identifie culturellement et socialement Métis à partir des générations qui les ont précédés et deviennent aussi des défendeurs de la définition de Métis à partir de quantum sanguin tout comme leurs frères des Premières Nations ou les Québécois.
Ces enfants métissés, mais pas nécessairement Métis, ont trop peur de nous ressembler car nous sommes parfois le miroir de leur propre identité. Ils ne sont plus capables d’adhérer et de promouvoir la culture Métis de longue date avec toute la réalité de son histoire et avec toute sa beauté de pacifiste, de médiateur et d’unificateur, parce qu’ils ont été assimilés à l’ethnocentrisme et à la culture de l’une ou de l’autre des Nations qui les ont conçus.
La vrai culture Métis permet toujours le choix et ce choix doit être respecté et non imposé ou limité par des lois humaines. La Nation Métis se distingue de toutes les Nations autochtones au Québec selon des critères culturels, linguistiques, spirituels et environnementaux basés sur la réalité et l’évolution sociale des Métis.
La réalité métis n’est pas qu’une entité légale ou le résultat entre le mariage d’une mère indienne et d’un père blanc ou vice versa. Elle est aussi le résultat de pères et de mères indiens avec toutes les races et les cultures du monde, qui de génération en génération devra transmettre aux métis des valeurs fondamentales en lui rappelant le respect de tous ses ancêtres sans exception.
La culture métis ne peut pas être figée dans le temps car elle existe et se développe depuis des générations et des générations au Québec. De façon juridique, les métis font toujours partie des ententes de traités car les Métis sont des traités vivants.
La Nation Métis désire s’interroger davantage sur la présence des Métis au sein du territoire du Québec afin d’éviter de tomber dans un piège conclusif de son histoire. La présence des Métis n’était pas négligeable à la période des grandes conquêtes historiques et même contemporaines. Nous ne pouvons plus subir les attaques constantes sur notre identité parce que l’on veut parfois nous convaincre que nous n’existons pas ou que l’on ressemble à tout le monde, même si nous avons été sacrifiés aux besoins des associations qui nous représentaient.
Une chose demeure certaine, les Nations autochtones comme la Nation québécoise ou canadienne s’accommodent difficilement de nous les Métis, dont notre façon de voir les choses était et est toujours différente.
Que l’on nous dise aujourd’hui par l’interprétation de l’histoire que nous avons disparu lentement par l’assimilation avec les Premières Nations ou celle des Québécois en gagnant des communautés autochtones ou québécoises, par l’acquisition d’un statut légal d’indien, nous sommes toujours là à vos portes pour vous dire que nous existons et que nous nous réservons toujours le droit de nous donner la façon avec laquelle nous nous voyons et nous nous définissons dans cette société des années à venir.
Nous sommes aujourd’hui ce que nous sommes, ce que l’histoire et la fausseté et les contradictions de certains événements ont fait de nous. Les Métis et la Nation Métis existent toujours aujourd’hui comme les Québécois et la Nation Québécoise, les Cris et la Nation Cris, les Montagnais et la Nation Montagnaise, les Mohawks et la Nation Mohawk.
Différente comme tous vous autres peut-être, même celle du stéréotype des années passées, où aujourd’hui l’essence même de ce que nous sommes est toujours présente en nous dans le désir d’une justice sociale, culturelle, économique et politique de ce que nous avons subi. La Nation Métis au Québec désire développer son autonomie gouvernementale basée sur le besoin de ce que nous voulons devenir en tant que Nation responsable, la 12ième Nation autochtone sur le territoire du Québec.