Les intervenantes et intervenants au soutien à domicile, particulièrement visés par les projets d’optimisation, n’ont pas d’objections à réviser leurs façons de faire. Toutefois, pas question de le faire « aux dépens de notre expertise clinique et de notre jugement professionnel, s’insurge Sylvie Richer, responsable politique de l’établissement pour l’APTS. Au rythme où vont les choses, il devient de plus en plus difficile de respecter nos devoirs déontologiques. Les cibles de performance sont totalement irréalistes. Les intervenantes et intervenants subissent une pression constante et malsaine afin de "scorer" sur la feuille de statistiques. La remplir prend beaucoup de temps, du temps qui pourrait être mieux utilisé à offrir des services directs à la population. »
L’APTS rappelle au conseil d’administration sa responsabilité découlant de la Loi sur la santé et les services sociaux qui est de fournir aux intervenantes et intervenants un environnement de travail qui respecte leurs devoirs déontologiques. « Faut-il rappeler que nous travaillons avec des humains, qui par définition est plus complexe que manipuler des objets, ajoute la responsable politique. On ne peut pas découper en actes isolés l’ensemble des interventions que nous faisons, comme sur une chaîne de montage. Il faut tenir compte du contexte des personnes nécessitant du soutien et des services. C’est ça le jugement clinique ! »
Les membres de l’APTS du CSSS de Gatineau demandent à la direction de retirer Ie contrôle de la performance et de mettre de côté les bilans hebdomadaires sur les indicateurs, entre autres. « Nous souhaitons une action rapide de la part de la direction. Un changement de cap est nécessaire. Optimisation ne doit pas rimer avec pression et déshumanisation. La qualité des services doit redevenir la priorité absolue. Au-delà des chiffres, il y a des humains. C’est ce que nos membres et la population demandent et sont en droit de recevoir », de conclure André Gaudreau.