« Le ministre réduit les difficultés d’accès au soi-disant manque de productivité des médecins de famille, puis ordonne un traitement douteux, qui consiste à commander une augmentation de la cadence comme s’il s’agissait d’une chaine de production » a déclaré la docteure Isabelle Leblanc, présidente de MQRP.
« Pourtant, les causes du manque d’accessibilité sont connues. On peut mentionner l’obligation pour les omnipraticiens de travailler à l’hôpital à cause des AMP, les problèmes organisationnels de la première ligne, la déstabilisation du réseau par les réformes successives, le peu de place pour les autres professionnels de la santé, les problèmes d’accès à l’imagerie et les frais accessoires » a-t-elle ajouté.
MQRP juge que les cibles de performance imposées aux médecins auront également des effets néfastes sur la qualité des soins. « Pour se conformer aux exigences du ministre, les médecins de famille seront forcés de traiter des cas plus légers au détriment des patients malades et vulnérables » s’est désolé la docteure Marie-Claude Goulet, vice-présidente de MQRP.
« Bien soigner, ça prend du temps, mais avec le projet de loi 20, on nous poussera vers une médecine déshumanisée, au détriment de la qualité des soins et de la santé de nos patients. Le projet de loi 20 démontre que le ministre Gaétan Barette ne comprend pas grand-chose à la pratique de la médecine familiale ! » a-t-elle ajouté.
MQRP estime que la mobilisation sans précédent des médecins de toutes les disciplines est justifiée.
« En imposant des conditions de pratique difficiles à respecter, le projet de loi 20 affectera non seulement les jeunes femmes médecins soucieuses de concilier travail et vie familiale, mais aussi le reste du corps médical. Les étudiants en médecine intéressés par la médecine familiale pourraient reconsidérer leur choix et les médecins en pratique se diriger vers le privé, ce qui multiplierait les problèmes d’équité et d’accès aux soins » a martelé la docteure Isabelle Leblanc.
« Le ministre devrait plutôt favoriser l’intégration des autres professionnels de la santé, aider à mettre en place un accès adapté aux besoins des patients et travailler avec les médecins à améliorer la pertinence des soins offerts. Il est temps de s’engager dans ce vrai travail d’amélioration de la première ligne au Québec » a-t-elle conclu.
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